lundi 5 mai 2008

(Il y a longtemps) Le risque, on calcule pas ... toujours


J'ai quitté Paris pour un reportage dans le Sahara sur une bande de dingues qui courent des centaines de kilomètres dans le désert. Je me retrouve avec deux autres types à Tamanrasset. Il est 22h00 et je suis un peu décalqué. J'étais à Pigalle il y a pas 5 minutes et me voilà dans le désert. Ça fait tout bizarre. On doit rejoindre un campement à 100 km de la "ville".
On monte dans un Toyota conduit par un chauffeur Touareg. Eh ben, vous me croirez si vous voulez, mais trouver un campement en plein désert, la nuit, même pour un touareg qui connaît l'endroit comme son chech, c'est pas facile ...
Par contre, trouver les emmerdes, c'est toujours un cadeau inespéré du ciel ...
Donc, on roule dans un oued asséché assez lentement. Tout d'un coup, une bande de mecs surgissent de partout en braquant des AK47 sur nous, ils ont l'air très énervés. Là, je me dis intérieurement: "Bon je vais mourir là ... Et en plus, j'ai même pas fait une photo. Que vont devenir ma femme et mes enfants ? (C'est bizarre, j'en ai pas ... ). A un moment j'ai l'impression d'entendre les premiers impacts dans la tôle du 4X4 ... Mais non c'est juste le chauffeur touareg qui dit aux mecs que non, on fait pas du traffic avec la Libye et que oui, on est très gentils. Je secoue la tête en signe d'assentiment avec un sourire crispé ... On finit par repartir, mais j'ai eu la trouille ...
La suite ? Eh bien j'ai chopé une angine blanche et j'ai dormi 8 jours à la belle étoile sur un matelas de bouses de chameaux. J'ai mangé de la bouffe comme à la NASA. J'ai bu du champagne Ukrainien dégueulasse avec des journalistes russes. Le régional de l'étape a gagné la course, vu que tous les matins son toubib lui plantait une seringue dans le cul derrière un toyota et après, le type courait comme un dératé.
C'était sympa. Maintenant, je dirais que je suis un peu trop vieux pour ces conneries.

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