jeudi 29 décembre 2011

Diane, quel joli nom ...

J'ai une grande admiration pour Diane Arbus. C'est une de mes photographes préférées (en plus elle était bien gaulée). j'ai découvert ses portraits il y a déjà longtemps dans "PHOTO" et "Photo-Reporter" à l'époque où j'étais encore adolescent et je me souviens avoir été très impressionné par l'intensité qu'ils dégageaient. C'est sans doute la seule photographe à ce jour dont j'ai lu une biographie.
Je ne ne suis pas très fan de ses portraits de commande pour les magazines par contre. On sent bien que cette femme ne pouvait pas travailler librement dans un cadre contraint. On voit tout de suite que ce n'est pas une grande technicienne de la photographie non plus. Ses cadrages sont approximatifs et la lumière n'est pas toujours tip-top. Mais peu importe, son talent réside ailleurs.
Malheureusement, au musée du Jeu de Paume, tu paumes à tous les coups. Cet endroit est conçu comme un parking, un local à poubelle ou un bordel désaffecté. On fouille ton sac à l'entrée, c'est cher (8,50€ par personne), faut faire la queue pour aller pisser et le personnel fait un peu penser aux gars de la pénitencière qui rient quand ils se brûlent. En fait les conditions d'exposition et de visite sont tellement merdiques que tu n'as qu'un envie, c'est de te tirer. En plus les 2/3 des gens qui sont là n'en ont rien à foutre. Ils pensaient peut-être croiser Nicole Kidman ou un truc comme-ça.
Le pire, c'est quand tu prends conscience que plus jamais on ne trouvera une telle liberté de photographier. Dans les années 50-60, les vrais photographes photographiaient n'importe quoi, n'importe où, sans qu'on les fasse chier à tous les coin de rues et ça c'était cool ( Ouais les faux aussi mais ils produisaient de la merde. Ça, ça n'a pas changé ... ).
C'est sans doute pour cela qu'on montre ces photos dans les musées pour bien signifier que cette période est révolue, alors qu'elle n'est pas si lointaine finalement. Le plus pire encore est de réaliser que tout est désormais aux mains des ces petits artisans de la connerie qui régissent le monde et qui osent parler de l'audace qui caractérise l'oeuvre de Diane Arbus.

Frozen Piglet

N'allez pas voir cette expo et achetez ou offrez plutôt des beaux livres sur Diane Arbus. C'est tellement mieux.

mercredi 28 décembre 2011

Le retour des cyniques

Voilà revenu le temps des campagnes électorales. Du pain béni pour les fabricants de charlottes jetables et de blouses en papier tissé, mais aussi de casques de chantier (Que des trucs fabriqués en Chine quoi ... ) Les candidats vont visiter des usines en se penchant d'un air absorbé sur le travail du prolétariat français payé 1094€ nets par mois. Il vont glorifier le "Made in France" en serrant des louches par milliers. Ils vont discourir sur les mérites supposés de telle ou telle politique de "ré-industrialisation de la France".
Les photographes vont aussi jouer leur rôle. Ils vont déclencher en se colletant avec les JRI. Les compte-rendus des visites bidons d'usines vont fleurir dans la PQR, le journal de TF1 et le Figaro magazine. Je ne sais pas si vous avez remarqué, Sarkozy c'est le seul qui ne porte rien sur la tête lors des visites. Il ne faut pas désacraliser le fonction présidentielle. Vous l'imaginez en costard sur-mesure (faut ce qu'il faut) avec une charlotte sur la tête à la une de Paris-match ?

Frozen Piglet

samedi 24 décembre 2011

Joyeux Noël !


J'espère que le Père Noël
vous apportera plein de 70-200 2,8 VR et des 24 millions de pixels plein format en veux-tu en voilà ! Mais surtout du boulot et un peu de considération. Bon courage et à bientôt ...

Frozen Piglet


Mais plus que tout, n'oubliez pas que dans un pays où des amateurs fabriquent des prothèses mammaires, tout est possible à qui sait entreprendre ! (Je viens d'apprendre qu'il n'était pas charcutier en fait. Je suis très déçu !).
On ne peut pas se fier aux journalistes. Finalement Beckham ne viendra pas à Paris et le dirlo de PIP faisait plutôt dans le BTP.

jeudi 22 décembre 2011

A la Rue 89 ...

Ce matin, on apprend que David Beckham rachète "Rue89"... Hein ?? Ah ben non c'est le Nouvel Obs et Claude Perdriel (85 ans et proprio des sanibroyeurs SFA) !
Le prix de cession ? Inconnu ...
Bon alors on s'en fout un peu, mais en même temps, on apprend un tas de trucs et le plus important: Rue89 créé en 2007 (15 journalistes et 25 salariés aujourd'hui), réalise un chiffre d'affaires annuel de 2 millions d'euros pour 400 000 euros de perte et 2 millions de visiteurs en novembre (il faudra les croire sur parole pour les visiteurs). Les rentrées d'argent du site d'info se repartissent à 60% pour la PUB et 40% pour la formation dispensée dans d'autres entreprises. Autant dire que le mensuel papier "Rue89" (15 000 exemplaires) ne rapporte rien (à mon avis, il coûte pas mal d'argent). En juin Perdriel avait déjà racheté 3,4% du capital de "Rue89" pour 200 000 euros. Après une savante règle de trois, on arrive sur cette base à une valeur globale de 5 880 000 euros pour le site d'infos (ça fait combien de sanibroyeurs ?). Pas mal pour les co-fondateurs qui détiennent 40% du capital et pour une boite qui génère une perte égale à 20% de son chiffre d'affaires.

N'importe quelle entreprise dans le privé serait déjà en liquidation. Mais là non. C'est le privilège des clubs de foot et des entreprises de presse de perdre de l'argent en permanence et quand ça devient intenable, d'être rachetés. Si ils perdent de l'argent, c'est pas à cause des photos en tout cas, "Rue89" a toujours ignoré le format et ils sont même devenus des spécialistes de la récupération d'illustrations sur les réseaux sociaux et surtout sur FlickR. Ce "savoir-faire" fait sans doute l'objet d'un volet spécial (*) dans leurs modules de formation vendus pour 800 000 euros par an (juste le salaire mensuel de David Beckham. "Beckham" qui veut dire "Ruisseau de Jambon" en rosbif). Comment récupérer gratos des photos sans se fatiguer. Sans compter que ça occupe les stagiaires qui veulent apprendre les métiers de la presse. Ben ouais ! C'est devenu un métier de trouver des photos sans payer. Tu savais pas ? L'ennui, c'est que c'est un métier qui n'est pas payé non plus ... Autant dire qu'il a de l'avenir.

"Kecebolaphotographie" est à 260 000 visiteurs (tous dingos) depuis sa création avec 0 salarié. Claude si ça t'intéresse de me racheter, tu sais où me joindre ? Mais je te préviens ! Je n'accepte pas le paiement en équipements SFA !

Frozen Piglet
En plus, j'avais un copain qui utilisait les services d'un sanibroyeur et ça remontait par la canalisation de la baignoire. Bonjour l'odeur !
(*) "le voici !"

mercredi 21 décembre 2011

La Grosse Commission



L'Observatoire 
de la photo en 
Corée du Nord



Pour faire suite à un certain nombre d'échanges entre Fredo Mitterand (le mauvais garçon) et les professionnels de la profession qui a débouché sur la rédaction d'un rapport circonstancié par l'IGAC (Inspection Général des Affaires Culturelles) sur le photojournalisme (je l'ai même lu, alors t'as qu'à voir !), Le Ministère de la culture et de la Communication (celui dont le site est truffé de photos DR) a décidé de créer un "observatoire" (pour observer quoi ? Le désastre ??). Pour commencer, je dois dénoncer un premier scandale, j'y suis pas !

Ensuite, sur 22 membres, dont 4 filles, il n'y a que 7 photographes qui malgré la haute considération que je leur porte sont pour la plupart (à part un ou deux ou trois) plus dans un trip d'auteur autre que celui de journaliste. Il n'y a aucun représentant des syndicats de journalistes et ça c'est très grave ! La plus grosse erreur des photojournalistes a toujours été de faire bande à part au bistrot dans des d'associations de photographes qui se reproduisent comme des lapins. Du coup, les associations de photographes ne représentent qu'elles-mêmes et tout le monde s'en fout. Voici la liste des personnalités nommées, selon un critère de "représentativité".

Liste des personnalités constituant l'observatoire du photo-journalisme

Jacques Hémon, journaliste, créateur de l'observatoire des professions de l'image,Président de l'observatoire du photo-journalisme
Alice Antheaume : responsable de la prospective et du développement international de l'école de journalistes de Sciences-Po.
(Chroniqueuse chez Thomas Hughes sur France5. Ancienne de Télérama et 20 Minutes et plutôt jolie. Je parlerais bien de prospective avec elle ...)
Nathalie Baylaucq : directrice, société Baylaucq
Karim Ben Khelifa : co-fondateur d'Emphas.is
Samuel Bollendorf : photographe-réalisateur, membre de l’agence VU
Marc Brincourt : rédacteur en chef-adjoint, service photo Paris-Match
Arnaud Brunet : photojournaliste, société Eneus
Armelle Canitrot : responsable du service photo, La Croix
(j'ai eu une parution dans "La Croix" en 1990 !)
Jean-Claude Coutausse : photojournaliste indépendant (Libération, Le Monde…)
Wilfrid Estève : photojournaliste indépendant, président FreeLens
Jean Favreau : directeur général, PixWays
Alain Génestar : directeur de Polka Magazine, créateur Galerie Polka
(Ancien directeur de Paris-Match. C'est quoi Paris-Match ? Son fait de gloire, avoir passé en une la photo de Cecilia Sarkozy à New-York avec son amant avant de se faire virer)
Guillaume Herbaut : photographe indépendant
Mat Jacob : photographe, membre du collectif Tendance Floue
Eric Larrouil : directeur général Agence VU
Jean-François Leroy : directeur général de Visa pour l’Image , Perpignan
Jean-Luc Marty : consultant, ex-directeur des projets éditoriaux de Prisma Presse
Boris Razon : directeur des nouvelles écritures et du transmedia, France-Télévision
Rémy Rieffel : sociologue, chercheur au laboratoire Carism (Université Paris II, Panthéon-Assas)
Eric Scherer : directeur de la prospective, France-Télévision
(Qu'est-ce que la télé vient faire là-dedans ?)
Michel Scotto :directeur du développement commercial photo, AFP
(L'AFP c'est l'agence qui pique les photos d'Haïti sur internet et qui assigne le photojournaliste après non ?)
Valérie Théveniaud-Violette : directrice, syndication Le Figaro
(Dassault Aviation)

Comme disait Clémenceau: "Quand on veut enterrer un  problème, on créé une commission". De nos jours on appelle ça un observatoire, ça fait plus smart ... Liste non exhaustive de ce qui existe déjà:

Observatoire des Inégalités
Observatoire des Médias
Observatoire des Prisons
Observatoire de la fonction Publique Territoriale
Observatoire des Politiques Culturelles
Observatoire de la Parité entre les Hommes et les Femmes
Observatoire des Retraites
Observatoire de l'Islamisation
Observatoire des Discriminations
Observatoire du Numérique
Observatoire de l'Immatériel
Observatoire du Communautarisme
Observatoires des Saisons
Observatoire des Résidus de Pesticides
Observatoire de la Parentalité en Entreprise
Observatoire de la Sécurité des Etablissements Scolaires
Observatoire de la Vie Etudiante
Observatoire du Stress
Observatoire de l'Industrie Electrique ....

Enfin, le mieux c'est d'aller sur l'Observatoire des Observatoires , un site très utile qui recense tous les observatoires qui existent et il y a en a un paquet !

Frozen piglet

Il faudrait quand même que je sois président d'un truc un jour !




vendredi 16 décembre 2011

2012 année de la bouse






à mes débuts 
dans le métier




2012 se profile à l'horizon pleine de problèmes en perspective et c'est déjà l'heure des (dépôts de) bilans et des bonnes résolutions. Un état des lieux s'impose comme disent les scribouillards.
La photo d'illustration: 
Je n'ai plus de contact avec mon agence (j'ai été très gentil très longtemps) et j'ai finalement cessé de déposer des photos il y a 2 ans environ et comme ils m'appellent pas non plus ... La part de l'agence était de 60% des droits et même si 60% de zéro ça fait zéro, c'est encore trop, j'en pouvais plus. Si ! De toute façon, le secteur est laminé. Tout le monde le sait. Surtout l'illustration générale. À moins d'avoir 500 000 photos minimum sur PixPalace (et encore pas n'importe lesquelles), une agence est condamnée. Je suis donc passé de 8 000€ par an environ (20 000€ de ventes HT) au zénith il y a longtemps à que dalle aujourd'hui. Pourtant, je continue à faire des photos machinalement quand je voyage, mais elles resteront dans un de mes disques durs (celui qui couine et qui s'appelle Bip-bip). 
Les associations et les ONG:
Les gens des associations ont un grave problème au niveau des boyaux de la tête. Sous prétexte qu'ils travaillent (en principe) pour le bien commun et qu'ils sont franc-macs, ils trouvent normal que tu travailles à l'oeil et éventuellement que tu payes tout ce qu'il y a à payer sans jamais t'accorder un quelconque début de considération. En échange de ton travail bénévole qu'ils exploitent de façon éhontée, rien, jute le vide et même un peu de suspicion (On est jamais assez prudent. Rendez-vous compte un photographe !). J'ai donné, dommage j'aurai bien bossé pour la Croix-Rouge ... J'y reviendrai peut-être un jour.

Les ministères:
Je crois que c'est la pire engeance qui existe. J'ai travaillé pendant des années pour un ministère (j'ai vu passer au moins 6 ministres) pour finir par me faire virer comme une merde. La devise de la République: Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais. Respect du droit d'auteur: néant. Record du monde de délai de paiement: 9 mois. J'aurais pu les assigner en justice pour les faire chier. Je ne l'ai pas fait pour éviter des problèmes à une personne et maintenant, je le regrette. Avant de partir, j'ai foutu tout mon travail à la poubelle pour éviter les malentendus. Pas d'autre commentaire.

La communication:
Le temps où la pub payait correctement et te permettait de faire d'autres trucs plus intéressants n'est plus qu'un (très) lointain souvenir ou une vue de l'esprit. Je ne travaille plus qu'avec une petite agence, comme photographe et rédacteur. Je les connais depuis des années et ils sont assez réglos. Après être passé par le département corporate de grosses agences, je les ai toutes plaquées pour la même raison. C'est presque tous des connards arrogants et ils aiment bien faire faire leur travail par les autres en nous envoyant en province en corail 2ème classe dans des plans pourris mal payés.


Les entreprises:
Je travaille ponctuellement et aussi régulièrement avec des entreprises sur des boulots relativement simples avec des petits budgets (entre 1 000 et 3 000€, des fois un peu plus). J'ai beaucoup de demandes de boites qui ont du fric et qui pensent que je suis au photo-club des PTT et que je vais travailler pour une poignée de riz et un coup de pied dans le cul. Curieusement, je leur dis non et je les emmerde, pourtant j'aime bien le riz (mais pas le riz cantonais. J'ai un faible pour le basmati). J'espère que je fais pas une connerie ?

Internet et les réseaux sociaux:
Depuis 2-3 ans je vends des photos en direct par l'intermédiaire du net en Allemagne, en Russie, en Italie, aux USA et en Asie à des magazines. Depuis un trimestre, je me pince pour y croire, ça marche pas trop mal. Globalement, les américains font chier avec leurs USD, les allemands sont super réglos, les russes payent mal, mais ils payent, les italiens Pfffff .... En Asie, les gens sont gentils et ils pensent qu'à Paris: on vit d'amour et d'eau fraiche (so romantic !). J'ai passé l'âge de ces conneries. Pour la France, les ventes sont  rares et je sais pourquoi: la culture de la photo "qu'on paye pas" est très développée chez nous. Pourquoi payer alors qu'on peut se servir et qu'on est même remercié par le connard qui a pris la photo ? Je vous le demande ?!

La Presse:
Alors là c'est pas pareil ! Les canards devaient tous disparaitre et ils sont toujours là (enfin ... pas tous). Avec le recul, on voit que le net a bien été une révolution, mais une révolution lente et aucun nouveau modèle de journalisme ne s'est véritablement imposé, contrairement à ce que prétendaient les spécialistes des professionnels de la profession. Résultat c'est le bordel partout.
Pour être honnête, même si c'est ça qui me plait, je ne travaille plus en photo pure que pour 1 ou 2 magazines et encore c'est des petits trucs. Le reste, c'est article + photos, sauf que les photos sont très mal payées (ou pas du tout). Je me retrouve donc dans la peau d'un rédacteur avec son petit compact, alors que je bosse avec un D3 équipé et que je me tape la post-prod. Il faut noter que les photos sont systématiquement réutilisées sur les sites des canards (on ne se pose même plus la question des droits pour internet de nos jours. Cela va de soi). Les boites où je suis amené à faire des photos tentent systématiquement de se les approprier (sans payer) en jouant les candides: "faut payer pour les photos ?? Mais pourquoi ? Vous êtes déjà payé par le journal non ??". Les rares fois où je file des photos, ce sont des portraits individuels ou des photos de groupe et je n'ai quasiment jamais le moindre remerciement. Tous des salauds.

Il y a quelques années, ma situation était très différente et je ne travaillais pas beaucoup avec internet et beaucoup plus avec la presse, assez peu en direct avec les entreprises et pas mal avec le corporate. Depuis, j'ai multiplié les investissements par 2. Je renouvelle mon matériel tous les 3-4 ans et je me suis formé sans l'aide de personne au numérique et à l'écriture. Tout ça pour gagner 30% de moins. Tu vois la pilule ou pas ? C'est comme-ça. Bon enfin je préfère encore être à ma place qu'à celle d'un rédacteur de France-Soir. 

Frozen Piglet

On constate quand même que la tendance est à la suppression des intermédiaires et qu'il est de plus en plus rare d'avoir à faire à des professionnels qui sont tous partis ouvrir des chambres d'hôtes en Lozère ou des bars à salade ou des camping nudistes avec leurs indemnités. 

mercredi 14 décembre 2011

Lapsus Calami à Libération (*)

Joli lapsus dans un titre de Libé de ce matin: "Barnier face au juge aujourd'hui à Bordeaux"
"Après deux nuits en prison, l'artiste devrait être mis en examen pour abus de faiblesse" ...
L'article fait bien sûr référence à "Banier" le photographe de l'affaire Bettencourt et non pas "Barnier" le commissaire européen. Voilà ce qui arrive quand on oublie les métiers fort utiles de secrétaire de rédaction et de correcteur de presse. En même temps, nul ne peut préjuger de l'avenir d'un ancien ministre de nos jours ... Si tu vois ce que je veux dire. Quant à la dimension artistique, il suffit de lire le texte d'une directive communautaire pour comprendre que les technocrates fonctionnaires européens sont des artistes (Si ! Dans leur genre ...). L'abus de faiblesse nous concerne directement. Nous sommes impuissants à changer un système où une caste de professionnels de la politique qui vivent dans une autre dimension nous emmerdent avec leur petite destinée minable et leur voiture de fonction.
Après il y a Banier, le "Dorian Gray" de la photographie qui porte si bien sur son visage la flétrissure de son âme. On dirait que le chantre des petits cadeaux (énorme quand même !) entre amis est un peu dans la merde (encore un photographe dans la merde). Mais j'imagine qu'il doit être dans une cellule VIP en train de faire des petits dessins. Je suis sûr qu'on ne lui a même pas laissé son Leica au pauvre garçon !

Frozen Piglet

(*) Lasus Calami: Lapsus écrit

mardi 13 décembre 2011

J'exporte le "Made in France"


J'ai reçu le chèque du New York Times hier.
Bon bien sûr avec 400USD, je ne vais pas danser le sirtaki, mais ça flatte un peu mon petit ego de collaborer à un journal qui dispose d'une rédaction de 1 000 journalistes et qui a perdu 1,1 milliard de dollars avant d'être renfloué par un milliardaire. Après tout c'est pas les destin des milliardaires de renflouer des canards en faillite ? (et accessoirement mon compte en banque ?). 
Il parait que le New York Times a décidé de sortir de la crise de la presse par le haut. Pas de doute en me contactant, ils ont donc sonné à la bonne porte les mecs !
Faut dire qu'il savent qui c'est Raoul ...

Frozen Piglet

Bon. Ben maintenant, y a plus qu'à attendre la légion d'honneur. Ben quoi ? J'exporte le savoir-faire "Made in France" je te signale !

mardi 6 décembre 2011

Ligne Siegfried

Une très grosse boite allemande veut m'acheter 4 petites photos pour une brochure pour 1000 euros (l'équivalent de 7142 photos sur Fotolia. Je dis ça, je dis rien). Si ! Je dis qu'il temps de faire l'Europe et d'oublier les vieilles rancoeurs les gars ! Bon alors la petite Marlène, mon interlocutrice dans cette affaire, veut m'envoyer un papier à signer pour formaliser tout ça ...
"Marlene quel joli nom ! Vor der Kaserne, vor dem großen Tor. Stand eine Laterne und steht sie noch davor so woll'n wir uns da wieder seh'n Bei der Laterne wollen wir steh'n. Wie einst Lili Marleen ... tu connais ??" que je lui fais "Oh pardon ! Vas-y tu peux m'envoyer ton papelard !".

2 jours après, je reçois un contrat de 10 pages en anglais. Ça, ça sent le coup fourré que je me dis. Je lis le machin et bien sûr arrive le paragraphe où je vois que je dois céder les droits sur les photos pour tout l'univers pour l'éditorial et pour la pub (y compris dans l'espace).

"Désolé. C'est notre service juridique qui rédige ce document ..." qu'elle me fait Lili Marlène
" Ah ouais ? Ben moi, je dois d'abord le faire viser ton truc par mon cabinet d'avocats à New-York ! Ou alors on s'assoit sur les convenances et la rigueur germanique: je t'envoie les photos et tu m'envoies le chèque à la française ... C'est simple nein ?" que je lui réponds.
Pas de réponse. Des fois je me dis qu'il leur faudrait une bonne guerre !

Frozen Piglet

Big Picture - Little Brain

Je ne compte plus le nombre de journalistes qui m'ont saoulé avec leurs papiers sur "The Big Picture" du Boston Globe. Entre deux articles sur la mort du photojournalisme, ils aiment bien raconter comment on l'a empaillé sans anesthésie. Rappelons les faits:
En 2008, un "développeur web" du Boston Globe, Alan Taylor s'est mis dans la tête de publier une sélection de clichés réalisés par des professionnels de l'image sur le site de son journal. Le succès est immédiat. Dans un interview du petit génie (à Libération, si je me souviens bien), il explique:

"La plupart des photos viennent de flux (AP, Reuters, AFP) pour lesquels le Boston Globe avait déjà négocié les licences. Beaucoup d'autres viennent de sources qui relèvent du domaine public, comme la NASA".
Je traduis de l'amerloque, ça veut dire que le Boston Globe paye que dalle ... En tout cas aucun supplément, parce que pour le flux, il paye juste un forfait pour obtenir une licence élargie. 
"Pour les rares (photos) qui viennent de photographes privés, je peux simplement leur offrir en échange un lien et une petite description sur l'utilisation de leurs images".

Vous avez bien lu ?
Je traduis quand même, ça veut dire que le Boston Globe paye que dalle les photographes free-lance et qu'il faut le remercier parce qu'il leur fait un beau cadeau en publiant leurs photos. En plus, Alan Taylor n'est même pas l'auteur des légendes qui sont rédigées par les agences ou les photographes eux-mêmes. Ce type inconnu s'est donc forgé une réputation internationale d'expert en compilant simplement des photos qui ne rapporteront strictement rien à leurs auteurs. Mais pire, il a donné des idées à une multitude de sites de magazine qui sont mis à le singer ! (on retrouve  des photos de la sélection "The Big Picture" sur celle de l'Express en France par exemple). Très vite, tous les médias comprennent que les pages de "The Big Picture" sont les plus fréquentées du site du Boston Globe et générent des dizaines de millions de visites et des dizaines de milliers de commentaires pour un coût proche de zéro (c'est ça qu'est trop cool les mecs !). 

En janvier 2011, Alan Taylor a été débauché par "The Atlantic", un autre magazine de Boston, pour lancer un nouveau site "In Focus" devinez quoi ??? .... Identique à "The Big Picture" bien sûr (qui continue lui-même évidemment ... avec les Photo Editors du Boston Globe qui sont bien contents de récupérer le bébé, maintenant que Alan n'est plus là pour les faire chier) ! Cette fois-ci, son nom figure bien visible à côté du logo. Bravo Alan pour cette belle promotion ! La vache ! Moi qui croyais que la photo de presse et l'illustration n'intéressaient plus personne ! J'ai surement raté un épisode quelque part ... C'est plus les petites photos des citoyens photographes qui cartonnent sur le net alors ? Décidément, ça va tellement vite que j'ai du mal à suivre ...

Frozen Piglet

Je raconte cette histoire, parce que je constate que les journalistes sont des incapables.
Incapables de voir ce qui crève les yeux. Un truc qui selon eux fait la promotion de la photo de presse creuse en fait sa tombe à la pelleteuse. Parfaitement typique de l'analyse niveau zéro des rédacteurs du Web qui ne connaissent rien sur rien et qui colportent des inepties. Le vide, la vacuité, nada, walou ...




vendredi 2 décembre 2011

Jumping Jack Flash

Ça fait longtemps que je ne regarde plus CNN avec ses présentatrices genre MILF qui m'excitent plus vraiment. D'abord BBC World est vachement mieux (les anglaises sont des sexy cochonnes) et en plus CNN vient de virer ses photographes et ça ça fait une bonne raison supplémentaire. C'est le Vice-Président Jack Womack (rien à voir avec Womack and Womack, c'est des blacks et t'as vu la tronche de Jack ?) qui vient de décider ça. Ce gars-là intervient dans les écoles de journalisme pour instruire les étudiants. Les pauvres. Comme beaucoup de rase-bitumes du monde des médias à l'imagination débridée, il fait le constat implacable suivant:

Le matériel accessible à tous permet de produire des images de grande qualité. De plus en plus de monde dispose de ce matériel. Donc j'ai décidé de virer les photojournalistes qui travaillent pour CNN, qui nous coûtent chers, ne servent plus à rien et ne se rasent qu'un jour sur 3 et sont tous communistes (en gros c'est ça qu'il dit). Ce mec a le choix entre de la merde gratuite à la portée de tout le monde et du boulot de professionnels payant. Il a fait son choix sponsorisé par Lotus®. Les photographes, les vrais sont remplacés par une plate-forme alimentée par des "citoyens journalistes". Enfin les conneries habituelles quoi ... C'est là que ça se passe sur "IReport"

"We also spent a great deal of time analyzing how we utilize and deploy photojournalists across all of our locations in the U.S. [...] We looked at the impact of user-generated content and social media, CNN iReporters and of course our affiliate contributions in breaking news. Consumer and pro-sumer technologies are simpler and more accessible. Small cameras are now high broadcast quality. More of this technology is in the hands of more people. After completing this analysis, CNN determined that some photojournalists will be departing the company" Jack Womack (un type qui sert à rien)

Le jour où on proposera le poste de Vice-président de CNN à un mec comme-moi pour remplacer Jack gratuitement, la boucle sera bouclée et je serai très heureux, après bien entendu avoir passé beaucoup de temps à analyser la situation, de lui adresser sa petite lettre et de le faire raccompagner jusqu'à la porte du building par des vigiles baraqués. Bien entendu, il pourra emporter ses petites affaires dans son petit carton.
Ben ouais quoi ?

Frozen Piglet

On t'as jamais dit qu'on mettait pas des cravates à pois avec des chemises rayées ? C'est pas beau Jack !




La vie rêvée des Camemberts

Les gens ont une fausse image de nous ! 
Oui ! Ils pensent qu'on passe notre temps" avec des filles (presque nues ou complètement) à faire le joli coeur entre deux reportages sur le théâtre des opérations. Ben ouais ... enfin ... ben quoi ?!
En fait pendant ce temps-là, nous on souffre. C'est en assistant à une conférence sur le "stress au travail" que j'ai tout compris. Nous les photographes, on est exclus du "dialogue au sein du collectif professionnel".
 
Quand on demande: "si notre dernier reportage a remporté tous les suffrages auprès de la rédaction ?"
On nous répond: "grumpff ... si on te dit rien, c'est que ça va ... tu veux pas une médaille non plus ?"
Tu vois le tableau ou pas ? Comme disait la psychologue clinicienne (en minijupe): "la première source de souffrance, c'est de ne pas pouvoir mettre de sens sur son travail". Voilà tout est dit. Résultat, on a de l'eczéma, des palpitations et on est seuls face aux "facteurs de risques psychosociaux". C'est la vie de pigiste qui est comme-ça.


Comme il vaut mieux faire envie que pitié comme dirait ma concierge, les gens pensent que entre deux prises de vues, on bulle à la plage avec un cocktail dans une noix de coco en se faisant masser les doigts de pied par une vahiné. Il y a même la "International Society of professional Wedding Photographers" qui a fait une étude là dessus (merci NLR !). Je veux dire sur comment les gens pensent qu'on passe notre temps et comment les photographes organisent réellement leur travail (voir ici).


Vaut mieux pas que je fasse le mien de camembert, je voudrais pas casser le mythe qui est en train de naitre ...

Frozen Piglet










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