jeudi 27 décembre 2012

Le Silence des agneaux

Dans le monde réel, quand 2 personnes signent un contrat, les deux parties sont liées par les clauses de ce contrat et si tu t'avises de les modifier à ton avantage de façon unilatérale, tu as de fortes chances de te retrouver devant un tribunal pour te faire botter le cul.
Dans le monde virtuel c'est tout à fait autre chose. Quand tu t'inscris sur un réseau social, on te demande platement d'accepter les Conditions Générales d'Usage et un jour les dirigeants décident de changer la règle du jeu sans te demander ton avis. Quand les contributeurs se révoltent, les dirigeants de la plateforme jouent les étonnés, la main sur le coeur.
C'est tout à fait ce qui arrive avec Instagram, cette émanation de Facebook qui déclare pouvoir disposer librement des photos et des données de ses contributeurs sans aucune contrepartie et qui cherche à enfumer tout le monde sur l'air de la grosse bitte à Dudule. Avec la cerise sur le gâteau qui consiste à utiliser tes photos sans obligation de t'en informer. Là on frise le sublime. Comment s'opposer à quelque chose, dont tu ignores tout ? Tu te donc retrouves face à des commerçants qui tombent le masque, qui sont là pour faire du fric, bien loin du mythe initialement fondateur du partage gratuit et désintéressé avec ta famille, tes amis et un cercle élargi aux autres contributeurs. Celui qu'on t'a vendu avec le sourire et les dents blanches.
Les mecs qui se ridiculisent en pérorant sur une prévisible "évolution" alignée sur Facebook, qui disent que si tu crois retrouver ton clébard en photo sur des boites de Canigou, tu frises la paranoïa aiguë n'y changeront rien. Ils me font penser à ceux qui disent qu'un accident dans une centrale nucléaire ne peut pas arriver. À force de les voir pratiquer du lobbying dans un acharnement effréné, on commence même à se poser des questions à leur sujet (pas vous ?).
Pour finir, on voit qu'un véritable rapport de force va désormais s'établir entre les réseaux sociaux d'Internet qui cherchent à gagner du pognon à tout prix et les contributeurs sans lesquels la plateforme s'écroule comme un château de cartes (on l'a déjà vu avec MySpace). Ben ouais ! La fête est finie ! T'es con ou quoi ?? Comme toujours l'immense majorité des contributeurs restera immobile en attendant d'être égorgée avec le sourire.

Frozen Piglet

Je ne vous souhaite rien pour 2013 qui s'annonce radieuse.
Juste peut-être bonne chance. On va en avoir un peu besoin.





vendredi 21 décembre 2012

On décourage les entrepreneurs !



Ce matin , on me dit que la vox populi souhaiterait voir disparaitre les pièces de 1, 2 et 5 centimes d'euro. C'est un scandale ! Une manipulation !! On voudrait couler Fotolia (quelle belle entreprise) qu'on s'y prendrait pas autrement. Comment vont-ils faire maintenant pour payer les mecs qui déposent des photos chez-eux ? Pour les entrepreneurs, après 2012 année de la "loose", c'est 2013 année de la baise alors ??

FP

jeudi 20 décembre 2012

Le Petit Robert a fait des petits

Qu'est-ce que j'apprends !
Bernard Tapie vient de racheter pour 50,5 millions d'euros Nice-Matin, la Provence et tout un tas d'autres trucs du groupe Hersant et on m'a rien dit ? Il parait même que les banques s'assoient au passage sur les 160 millions de dettes de ces canards de la PQR ? C'est marrant, d'aussi loin que je me souvienne, le groupe Hersant a toujours été noyé dans un océan de dettes. Il y a au moins 30 ans le petit Robert devait déjà plus de 2 milliards de francs aux banques, sans que ça émeuve le moins du monde qui que ce soit dans le 16° arrondissement. Faut dire que les titres du "Papivore" rendaient toujours de bons et loyaux services et renvoyaient l'ascenseur plutôt deux fois qu'une au moment des élections aussi hein !
Alors bien sûr, tout le monde dit que Bernard Tapie va se présenter à la mairie de Marseille aux prochaines municipales. Mensonges éhontés ! Je ne peux pas croire cela un instant ! Non non non. C'est tous des malfaisants ! À mon avis, l'homme d'affaires est tout simplement soucieux de l'avenir et du pluralisme de la presse française  ... En cela, il est bien différent du vilain Philippe Hersant (le fils de Robert) le patron actuel du Groupe Hersant Média qui réside en Suisse (on se demande bien pourquoi) avec un petit pécule tout au plus estimé à 650 millions d'euros par le magazine Challenge. Une preuve de plus qu'on n'est pas patron de presse pour gagner de l'argent. Qu'est-ce qu'on rigole quand même ! Des fois, je me dis que même en Corée du Nord, ils doivent pas se marrer autant que nous.

Frozen Piglet

Il parait même que les socialistes et Arnaud Montebourg ont tout fait jusqu'au dernier moment pour essayer de faire capoter l'opération. Les pauvres. J'espère qu'ils ne sont pas trop déçus !

mercredi 19 décembre 2012

La Photo est en deuil les mecs !

Il parait que l'AFP jette l'éponge. CitizenSide est en cessation de paiement, c'est fini !
375 900 euros de chiffre d'affaires pour 346 000 euros de pertes en 2011 et 1,8 millions d'euros de pertes cumulées depuis 5 ans. Pas mal ... Mais chez les pros, on a fait beaucoup mieux ! Je ne citerai pas de noms ...
En 2007, l'AFP avait pris 34% du capital et croyait dur comme fer à cette entreprise à l'idée lumineuse: vendre des photos et des vidéos d'amateurs aux médias (amateurs qui comme chacun sait font bien souvent beaucoup mieux que les professionnels grâce à leur supplément d'âme). Vous savez bien le "journalisme citoyen", le "crowdsourcing", toutes ces conneries ... Mais si ! Le truc qu'on allait voir ce qu'on allait voir ! Eh bien aujourd'hui on a vu, Il semble que c'est passé de mode et que les actionnaires se sont lassés de paumer du fric. Tu m'étonnes. En même temps, ça tombe bien. Le pognon de l'AFP, c'est le notre ! 
Alors 2 faits d'armes de CitizenSide qui laisseront des traces à jamais dans l'histoire des médias et qui relèguent les pros à des années lumière: La vidéo avec un téléphone tout pourri, de John Galliano bourré en train de vomir des insultes antisémites à la terrasse d'un café parisien et les photos de Kerviel en garde à vue. Sinon, il parait que les fondateurs de la société cherchent à vendre rapidement.
Sans déconner ? Je crois pouvoir dire sans trop m'avancer que pour trouver un repreneur, ça va être chaud les gars ! Si vous arrivez à mettre la main sur un pigeon, alors-là je dis bravo ! Et j'adresserai sans trop m'avancer non plus un message aux "contributeurs" de cette "agence photographique participative": Vous serez jamais payés tas de blaireaux ! Méfiez-vous, si vous avez un compte Instagram, ça va devenir une habitude ... de ... enfin vous voyez ce que je veux dire !
Je crois que ce soir, je vais déboucher une bonne bouteille (*) pour fêt ... Euh !!! Pour me recueillir à la mémoire de tous ces espoirs déçus et toutes ces vocations brisées en plein vol (si !). 

Frozen Piglet

(*) J'hésite entre un Gevrey-Chambertin ou un Volnay. Et si un jour Fotolia subit le même sort, alors là ce sera Dom Pérignon !

Merci pour l'info Ju !

Les caves ont la parole

Depuis que les forums et les commentaires sur les sites d'information existent, les dingues en liberté ont la parole et ils ne se privent pas de la prendre. Les blogs ? Non ils ont laissé tombé. Ils avaient 3 visiteurs par an les années bissextiles. C'est tellement plus valorisant pour eux de se défouler sur des sites d'infos (quitte à se faire éjecter). Quand ils se font bannir, là c'est la médaille et on invoque la démocratie en danger. D'ailleurs ce serait bien de décerner une médaille de "connard internaute distingué" à tous ces forcenés pour qu'ils puissent se reconnaitre entre eux et fonder un club (de tir ?).

De temps en temps, je tombe sur le post d'un site d'info en ligne qui parle de journalisme et de photographie. Deux métiers qui cristallisent de la haine, des frustrations, des fantasmes, de idées reçues et des clichés éculés et débouche immanquablement sur des polémiques. On le voit par le nombre considérable de commentaires qui s'échangent dans ces cas-là, c'est un sujet sensible chez ceux qui n'achètent jamais un canard. T'es fou ?! Il faut dire que ces deux professions sont très mal considérées. Pour les photographes de presse, ils sont souvent assimilés aux "papparazzi" et ils souffriront encore pour longtemps de l'image de délinquants que les procédures sur le droit à l'image leur avaient collé à la fin des années 90. Les scribouillards, eux c'est autre chose. Ce sont des privilégiés et des laquais des grands groupes et du pouvoir. De manière générale la presse est "orientée", "partisane" et surtout elle ment tout le temps. D'ailleurs pour qu'un article trouve grâce aux yeux de l'internaute moyen, il exige que le texte en question le conforte dans ses idées à lui (ça lui évite de réfléchir et d'avoir mal à la tête). C'est pour cela qu'il existe un "format" spécialement conçu pour Internet. Des textes courts, 2 ou 3 idées en vrac (même fausses), un peu de vent en agitant les bras et le tour est joué. C'est là qu'on s'aperçoit que le lectorat de la version papier n'a pas grand chose à voir avec celui du site d'infos.

Je pense par exemple au post qui relate sur le Monde.fr l'exclusion des manifestations du FN d'un photographe de l'AFP, accusé de faire des photos trop laides de Marine Le Pen.
"Vous vendez des photos d'elle qui sont aberrantes, tellement laides qu'elles frisent l'insulte" aurait déclaré la directrice de cabinet de Marine Le Pen. Le photographe s'est même vu accusé de "déformer ses photos" à dessein pour "mieux les vendre" (selon Marine Le Pen). Elle s'attend peut-être à bénéficier d'un "traitement de faveur" sous Photoshop. Qui sait ? Mais passons ... Ce qui est intéressant,  ce sont les commentaires qui suivent et dont je vous livre des extraits édifiants. Sur Internet, nul besoin de se justifier ou d'argumenter. Il suffit d'avoir quelque chose à dire :

  • "Il faut bien reconnaître que les photographes se font un malin plaisir de shooter les politiques en rafale, et se permettent ensuite de choisir celle qui ‘colle’ le mieux au thème de leur article, en faisant fi de ce que cette photo ait été prise ou non dans le contexte qu’ils traitent. Liberté éditoriale nous répondra-t-on ? Celle-ci est trop souvent prise en prétexte pour justifier bien des libertés prises avec la vérité".

  • "il a raison, les journalistes tentent plus de propager leur idée que d’exposer des faits"


  • "Pardon, ils propagent les idées de leur patron parce que sinon, c’est dehors ! Surtout les pigistes !

  • "les photographes de presse sont tellement nombreux que les rédactions peuvent les virer comme bon leur semble, les photographes de presse ne sont pas libres. Enfin ceux qui travaillent sur l’actualité"


  • "Je partage tout à fait le point de vue de Marine Lepen sur la presse en général et les photographes de presse !"


  •  "Je dois dire que sur SUR CE SEUL POINT, je partage l’avis de Marine Lepen. Une photo sur dix correspond à ce que je suis, et je préfère ne pas voir ma photo publiée dans la presse. D’autant plus qu'ils leur font dire, aux photos, ce qu'ils veulent. La presse dit, et montre SA vérité, comme cela l’arrange. Que personne ne vienne nous parler d’objectivité. Voyez par exemple, la photo de Gérard Depardieu dans le monde.fr d’aujourd ‘hui".



  • "Un journaliste de l’AFP qui invoque l’impartialité politique… C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. 
            L’ Agence France Presse est bourrée d’agents en communication de la DCRI qui travaille pour traiter l’information
            de façon à la rendre « compatible » avec la ligne NATO-USA. Tout le monde le sait !"

  • "Bravo Marine! Marre de ces 90% de militants sociales, gauchos qui se déguisent en journalistes, photographes, éditorialistes, etc et salissent le camp d’en face. Il est temps de nettoyer cette caste malfaisante".


  • "Elle a raison sur le fait que l’AFP est une entreprise commerciale, plus qu’une agence d’information. Et ne soyons pas hypocrites, plein de festivals de musique demande des accréditations, et ainsi filtrent les photographes invités, mais ca ne gène pas la liberté de la presse dans ce cas".


  • "Selon que vous êtes soutenu ou attaqué par le système médiatique les photos ne seront pas les mêmes".


  • "Les journalistes n’ont aucun respect pour la liberté du citoyen d’avoir diverses sources d’information. Ils sont contre la liberté d’information. Il est temps de les remettre à leur place".


  • "Pour un photographe sans idées ou talent ou un pigiste à la petite semaine, avouons que c’est tentant. Un photographe qui vend des photos vieillissant MLP ou la faisant apparaître volontairement moche? Ce n’est pas une pin-up, mais on sait parfaitement qu’une photo montre ce qu’elle veut, et la clientèle est évidente"


        
       Frozen Piglet 



mardi 18 décembre 2012

La fin du privilège du gratuit

(ci-contre) Le message adressé aux responsables d'Instagram par le National Géographic par l'intermédiaire d'un post sur leur compte. "Si les nouvelles dispositions annoncées restent en l'état, nous pourrions fermer notre compte ..."






Je ne sais plus quel peigne-cul a déclaré un jour: "Si tu te demandes pourquoi c'est gratuit, c'est que c'est toi le produit ... Pauvre con ! (la fin,  c'est moi qui l'ai rajouté)". Sans doute un mec qui avait eu une illumination après se l'être fait mettre bien profond (par surprise) en se baissant pour ramasser sa savonnette. C'est ce qui vient d'arriver à tous les petits mignons adeptes du "partage" de photos sur Instagram. Tu les entends crier ? Crois-moi, Facebook en a une grosse !

Alors c'est bien simple. À partir du 16 janvier 2013, Instagram (et donc Facebook) s'est donné le droit d'utiliser et de vendre les photos postées comme bon lui semble, sans rémunération des auteurs et sans même les prévenir (ben ouais pourquoi faire ?). Ceci pour toutes les utilisations en incluant la PUB et tout le reste. Il va en falloir des rouleaux de chatterton pour mettre autour des Instagramers ...

Par ailleurs les Instagramers restent, il faut le noter, légalement les seuls responsables de ce qu'ils postent et selon les clauses (Terms of Use), ils renoncent à toute possibilité d'assigner Instagram de façon collective (Class Action). Ceci est surtout valable pour les Etats-Unis. Mais ça veut surtout dire que tu te retrouve en slip devant une armada d'avocats en cas de problème (hein ? Des problèmes ? Où ça ???) et à la fin c'est toi qui paye pauvre cave.

Bon faut dire que les actionnaires de Facebook commencent à s'impatienter aussi hein ! Ben ouais t'es con ou quoi ? Ils ont pas mis du pognon dans le bastringue juste pour regarder des boutonneux échanger leurs états d'âme en se paluchant ou Rihanna poster des photos de ses nichons !! Maintenant, va falloir que ça crache et vite et beaucoup ! (Pas vrai André ? Sacré André ! Ça va toi sinon ?).

Frozen Piglet

C'est logique pour Instagram de s'aligner sur les conditions générales de Facebook selon lesquelles:

Tout contenu relevant de la propriété intellectuelle de l’utilisateur (comme les photos et les vidéos) est cédé à Facebook “sous une licence mondiale, non exclusive, transférable, sous-licenciable, et gratuite”. Cela signifie que Facebook peut faire ce qu’il veut de tout ce que tu mets dans le machin. Quoi ? T'avais pas lu les "Terms of Use"?! Dommage pour toi ... Ça veut dire que ce soit-disant "service gratuit" se paye en piquant toutes tes données personnelles et tout ce que tu postes pour le revendre à tout le monde. Comprendo ?

J'ai remplacé la photo initiale par le dernier post du National Geographic sur son compte instagram. Moins élégant que la photo mais bien plus parlant de mon point de vue.


lundi 17 décembre 2012

1 Kg de Clémentines




Tout doucement, insensiblement et un peu partout, la photographie dite "professionnelle" regagne peu à peu du terrain, mais pas dans les mêmes conditions qu'avant. Je constate régulièrement que des gens avec qui je travaillais depuis très longtemps font maintenant appel à d'autres photographes pour des tarifs 2-3-4 ou 5 fois moins cher que je ne le suis. En ce sens, ce secteur d'activité ne fait que suivre le mouvement général qui tend à imposer une rémunération ridicule contre un travail qualifié. Est-ce que finalement, ce n'est pas l'aboutissement ultime du nouveau libéralisme d'instaurer une régression sociale au profit d'une minorité infime ?

L'autre difficulté dans ce métier, c'est la précarité à laquelle les photographes free-lance comme-moi doivent faire face en permanence, sans jamais pouvoir se projeter vers l'avenir. C'est à cela qu'il faut survivre en s'adaptant et pas du tout à une pseudo évolution qui n'est qu'une vue de l'esprit de ceux qui ignorent absolument tout du métier de photographe et de photojournaliste en particulier.

Applaudissons l'effort
sans précédent du gouvernement en direction des bas salaires avec une augmentation de 3 euros nets par mois pour le Smic (soit 2 centimes d'euros nets de l'heure en plus). 3 euros, c'est 1 kg de clémentines au coin de la rue en bas de chez moi ou 21 photos chez Fotolia. À vous de voir les mecs ...

Frozen Piglet

vendredi 14 décembre 2012

À nous les petites anglaises !

Cette photo que j'adore semble être l'oeuvre d'un photographe chinois, mais je ne trouve pas son nom. Dommage
Ce matin j'ai pris le bus à 8h00 pour aller faire un reportage dans le centre de Paris. L'heure de pointe du début de la journée. À un moment, j'ai noté que j'étais le seul à lire un quotidien et d'ailleurs à lire tout court de tous les passagers. Par contre, le chauffeur du bus s'est arrêté (entre deux arrêts, ce qu'il ne fait pas pour charger une petite vieille avec prothèse de genou) pour demander à "Mr 20 minutes"(sic) qui passait par là, de lui donner une pile de ce quotidien distribué à l'entrée des bouches de métro parisien. La RATP supplétive de la presse gratuite ! On aura tout vu ...
Ceci ne peut pas masquer la faillite de la presse, la vraie. Celle qui vit de l'argent public (12% de son chiffre d'affaires global selon Serge Halimi dans le Monde Diplomatique du mois de décembre) et aussi celle qui prétendait imposer un nouveau format sur le web, format qui va faire faillite dans un tout petit fracas minable (Comme OWNI et bientôt Rue89 qui seront suivis par beaucoup d'autres. N'en doutons pas ...). Comment peut-on croire un seul instant qu'un non sens économique puisse s'imposer et qu'on perde la boule à ce point ? Sans doute comme on peut penser qu'une petite application de smart-phone collectionnant des images de doigts de pieds, de cookies et de chats vaut un milliard de dollars.
La semaine dernière, une éditrice anglaise avisée m'a proposé de collaborer à sa publication de luxe en lui filant une photo par jour toute l'année avec la perspective d'être "peut-être un jour publié" dans la version papier de son magazine international tellement admiré de tous. Je lui ai répondu que si elle m'envoyait une photo d'elle nue, intégralement épilée (Ouch ça fait mal !) et couchée sur des peaux de bête devant un feu de bois dans une cheminée victorienne, je pourrais éventuellement prendre sa requête en considération. Elle a paru légèrement s'en offusquer (les anglaises ne sont plus ce qu'elles étaient !). Depuis, elle ne répond plus à mes mails enflammés ! C'est dingue non ?

Frozen Piglet

jeudi 13 décembre 2012

À peu près

Paris-Match est à peu près un magazine d'information qui fait à peu près la une à peu près chaque semaine avec des conneries people. À force de faire dans l'à peu près, on finit par glisser dedans comme cette semaine où la "titraille" se bouscule méchamment à la une de l'hebdo: 
En pleine crise, enfin une bonne nouvelle
suivi de:
Le drame d'une infirmière (qui s'est pendue)
piégée par un canular


FP

J'ai vu les photos de l'hôtel particulier de Gérard D. de la rue du Cherche-Midi à 50 millions d'euros. Il a un goût de chiottes.

lundi 10 décembre 2012

Anti Yeux Rouges

Avant, on pouvait traverser la France pour 2 feuillets et 3 photos. Oui, mais ça c'était avant ... Avant quoi au juste ? Heu .... Je ne sais plus. Avant l'augmentation des tarifs SNCF ? En tout cas, c'est pas avec l'augmentation de notre rémunération. Ça c'est sûr ...
Alors aller à Clermond-Ferrand en plein hiver pour 3 photos publiées, ça faisait un peu chier, mais bon an mal il fallait le faire et cacher sa joie de se lever à 5h00 du mat par -5°C pour le reportage du siècle (faut ce qui faut).
Heureusement le numérique est arrivé et avec lui, son cortège de photos qu'on t'envoie "gratos" par mail pour illustrer ton splendide article de 2 pages pour lequel tu restes chez toi le cul bien au chaud. Et là, c'est le drame, un vrai festival de merdouilles. C'est affligeant de voir des gens oublier leur cerveau au vestiaire, quand il s'agit d'appuyer sur un bouton. C'est normal, avec le numérique, tout le monde peut faire de belles photos. On arrête pas de le répéter. T'es con ou quoi ??
Le DG de la boite collé au mur auquel on a appliqué la fonction anti yeux rouges ressemble à un zombie d'un film de Romero avec un rond désaturé sur la pupille, le bâtiment qui abrite le "service de pointe" à un abri anti-aérien de Khadafi après un bombardement US ? Pas grave on s'en fout. Dans le tas et de temps en temps se glisse même une photo de professionnel (Si si ! une erreur sans doute). Dommage qu'elle fasse 123 cm de haut et 92 DPI en jpeg compressé facteur 4.
Bof, l'important c'est de bien se marrer de toute façon. Hein ?
Joyeux Noël les filles !


Frozen Piglet

mercredi 5 décembre 2012

Instafun



     Une video du site "College Humor" qui décape et qui se fout de la gueule des utilisateurs 
     d'Instagram. C'est vraiment bien vu et criant de vérité. On trouve parfois des petites perles
     dans cet océan de médiocrité du net et c'est réjouissant.
      
      FP

mercredi 28 novembre 2012

Sage comme une image

Depuis toujours, les destins des iconographes et des photographes sont étroitement liés, aspirés qu'ils sont dans le trou noir de la connerie des petits marquis de la presse papier et internet. Les iconos, j'en ai aimé certaines et détesté d'autres. Mais elles, c'est sûrement pareil avec moi. Petit à petit nos routes se sont éloignées et j'ai n'ai plus que des contacts épisodiques avec elles (je dis "elles" parce que c'est surtout des filles). Il faut quand même reconnaitre que c'est les seules à avoir une culture de l'image dans nos interlocuteurs, même si elles n'ont pas la même lecture que nous. J'ai bien aimé "Les nouvelles règles iconographiques dans la presse" par Aline Manoukian sur le site de l'ANI (aime les sucettes). En fait de nouvelles règles, il n'y en a plus justement. Juste celle du chacun pour soi et Dieu pour tous.

Cette semaine, je me suis enfin décidé à faire réparer mon 24-70 que j'avais transformé en objectif à décentrement à force de le faire tomber par terre et j'ai aussi fait réviser mon D3 chez NPS (Nikon Pro Services). Résultat 800 euros de SAV. 5714 ventes chez Fotolia ! (je déconne)

Fotolia qui illustre avantageusement le supplément Théma "Spécial Lutte contre le Cancer" de 4 pages qui figure dans Libération d'aujourd'hui. Comme-ça on ne pourra pas accuser les associations de jeter l'argent par les fenêtres. Sans compter que le rapport entre Fotolia et le cancer est assez évident. Non ?

J'ai aussi investi à nouveau dans un zoom: un Nikkor 24-120/4 VRII. Un truc vraiment très pratique pour le reportage léger. Dommage qu'il vignette à mort dans les angles (à 24). Ça la fout mal pour une optique pro à 1 100 euros. Mais ça doit être pour faire "vintage" comme Instagram. Je m'en fous, j'ai acheté ce truc à crédit. Avec un peu de chance, je n'aurai plus rien à payer après le 21 décembre.

À part cela, les journalistes toujours en avance sur leur temps ont découvert que les responsables politiques de notre pays sont des gros bourgeois velléitaires uniquement préoccupés de leur investiture avant la prochaine échéance électorale.

Et pour finir, la presse a fait ses choux gras d'un sondage de la SOFRES sur les desserts préférés des français. Ils plébiscitent le "fondant au chocolat" en tête de liste. Un truc qui vaut 0,99€ chez METRO avec la sauce anglaise à 1,79€ (le litre), le tout margé à 850%. Ben ouais quoi ? Les français aiment la cuisine et sont connaisseurs. C'est pour ça qu'ils prennent en photo leurs "assiettes de bouffe" industrielle pour les montrer sur le net. Kes ta ta ?

Frozen Piglet


jeudi 15 novembre 2012

Intoxication Alimentaire

Les boulots alimentaires, c'est pas du tout travailler pour "Cuisine et Vins de France" ou le "Gault et Millau". En fait, ce truc à la réputation "d'être bien payé" n'est plus qu'une légende urbaine réchauffée qui ne nourrit plus son photographe. Le challenge aujourd'hui, c'est d'être un peu payé tout court pour tenter de gagner sa vie en atteignant le nirvana dans la douleur (Dans un pays où 22% des 24 ans sont sans travail et 60% des plus de 55 ans ne cherchent même plus de boulot et tout le monde s'en fout). Cette semaine, j'ai fait un reportage sur une visite privée dans un grand musée parisien booké pour l'occasion avec petits fours et ministre. Typiquement le truc où t'en dors plus la nuit, tellement t'es excité. La loose totale ... En plus,entre les musées et les photographes, ça a jamais été le grand amour. Les responsables de ces temples de la culture ont décidé un fois pour toute que tous les visiteurs ont le droit de faire chier avec leurs portables et leurs numériques et toi tu n'as pas le droit d'exercer ton métier. Dés mon arrivée, on m'a notifié l'interdiction d'utiliser mon flash et 10 minutes après de faire des photos tout court ... Le truc, c'est qu'il y avait des tas de photos réalisées par des mecs comme-moi accrochées au mur. Du coup j'en ai fait encore plus que d'habitude des photos, en prenant mon temps (environ 140 avec flash pour une soixantaine à l'arrivée). En plus même le ministre en a fait avec son I-Phone ! Il ya trois institutions qui restent arcboutées sur une vision archaïque de la photographie. C'est l'éducation, la santé et la culture ... Personnellement, je les emmerde en bloc.

Frozen Piglet

Génial ! J'adore !!

mercredi 7 novembre 2012

Smartass

On est passé directement de l'ouragan Sandy à l'élection d'Obama et c'est peu dire que j'en ai plein le cul d'entendre du matin au soir et du soir au matin, sur tous les médias français, des hymnes à la gloire de cette Amérique adipeuse et réactionnaire qui me débecte. Il paraît qu'aussitôt élu, Obama a déclaré qu'il allait fermer Guantanamo et mettre fin à la guerre en Irak ! Ce gars est cool, mais question humour, les républicains sont plus forts encore (sans compter que je mettrais bien un petit coup dans le sarouel à Sarah Palin).

À côté de cela, les réseaux qu'on appelle "sociaux" ont fait un pic historique sur l'ouragan avec des images bidons digne du photo-club des PTT et les sites d'infos se sont ridiculisés une fois de plus en les publiant avec le nombre de twits échangés toutes les 10 secondes (Ce qui est de la plus haute importance. Mais bien sûr !).

Les petits artisans de la connerie du web peuvent se réjouir, "TIME MAGAZINE" a fait sa "une" sur Sandy avec une photo prise avec un I-Phone 4S (par un professionnel). Ça devait arriver et cela prouve simplement qu'un bon professionnel peut utiliser n'importe quel matériel en optimisant le résultat (Mais ça on le savait déjà) ... et accessoirement que certains pros surfent (comme les beach boys) sur la vague de la connerie avec une prestance qui force le respect. On ne vas pas leur reprocher. Mais alors pourquoi s'appesantir lourdement sur ce qui n'est finalement qu'une péripétie sans importance, sauf pour Time Magazine et Apple qui se payent une campagne de pub à très bon compte. Mais je vais te le dire mon petit poulet. C'est pourtant simple. C'est que tu vas devoir en bouffer du smartphone dans les années qui viennent ... De gré ou de force, on va te le faire acheter et changer tous les 24 mois et bientôt tu auras 20 millions de pixels sur un timbre poste comme tout le monde et si ça se trouve, t'auras même un 24-200 avec un vrai flash de monté dessus. Oh la chance !


Quoi ? T'avais acheté un 5D MKIII la semaine dernière à crédit sur 48 mois ?? Ah non ... mais c'est fini ça. On t'as pas dit ? Comment ça tu comprends pas ? Mais c'est le "TIME MAGAZINE" qui te le dit ! T'es con ou quoi ? C'est le "smartphone" maintenant et pis c'est tout. D'ailleurs c'est mieux. Y a un bouton, t'appuies en fermant les yeux et hop t'as un photo comme le mec du TIME. Cool non ?

 Frozen Piglet 

Pour la première campagne d'Obama, le TIME avait publié des photos réalisées à la 20X25 par un collègue d'Henri Gaud. Juste une petite précision. Nous n'avons strictement aucune garantie que cette photo a bien été réalisée avec un IPhone. On peut appliquer un filtre Instagram à une image réalisée avec un reflex pour faire du genre.


samedi 3 novembre 2012

KecéboGoogle

Affligeant et beau à la fois, les chercheurs cherchent et les questions essentielles restent posées dans cette bouillie tiède du net qui sait tout, mais ne dira rien. 

"Photo de papier-cul avec du caca"
"Combien gagne un photographe amateur"
"image de pute"
"photo de vieille pétasse amateur vendent leurs dessous"
"dessin photo lapin t'es con"
"c'est beau photo"
"photo hygiénique"
"Que gagne un photographe"
"cartier bresson sale con prétentieux"
"lettre anonyme en anglais"
"mise au point sur sinar P"
"Photographier sa copine"
"combien paie Libé les photos" (pas grand chose)
"situation dépôt de bilan Sipa-Press"
"photographe, cherche carte de presse"

                                                                       "photographes meilleurs du monde"
                                                                       "photographie drogue"
                                                                       "que gagne un photographe"
                                                                       "chat noir et blanc"
                                                                       "pute"
                                                                       "combien reçoit un photographe par heures"


                                                                      Bon week-end !
                                                                      
                                                                      Frozen Piglet


jeudi 1 novembre 2012

Voilà c'est fini ...


      Faut s'y faire les mecs. Va falloir raccrocher le Nikon. On peut plus lutter
      Quand on vous dit que la photo et la retouche ne sont plus l'apanage des professionnels.

       FP

mercredi 31 octobre 2012

Instant Soup

Depuis que les canards amerloques envoient des gus "réputés" faire du "reportage de guerre" avec des IPhones et leur cortège de petites applications, la cote de l'image sur Téléphone a encore explosé ... sur une mine. Oh ça va je déconne... Mais les professionnels restent encore largement prescripteurs sur ce marché et en vertu du nouveau concept: "Si un professionnel peut le faire, je peux le faire aussi", les petits doigts s'agitent à tous les coins de rue sur les écrans des équipements assemblés dans l'empire du milieu. En plus avec un peu de chance, il y a sûrement une appli "Gilet Pare-balle"... Finalement, on a rien trouvé de mieux qu'un professionnel comme caution d'un produit technologique pour le vendre (et accessoirement vendre des pages de pub pour l'IPhone5). Sauf que entre risquer de prendre une balle dans le cul et photographier sa copine à poil, il y a un monde. Attention, loin de moi l'idée de critiquer "Instagram" ou "Hipsmatic". Je compte moi-même des utilisateurs d'applications photo parmi mes bons amis (dont un noir). 
Non mais je veux dire: que le "New-York Times" envoie un "membre de la tribu" en reportage chez Foxconn, ça va pas être possible Si ? Non hein ... Dommage ... Toutes ces chaines de montage, ça pèterait un max avec l'appli "Shake it photo" et ses pseudo polas !
En fait, la seule question que je me pose, c'est qui va payer le milliard de dollars que Facebook a sorti pour acheter "Instagram" qui est si joliment gratuit et ne rapporte pas un fifrelin (c'est peut-être les actionnaires de FB qui ont déjà perdu 40% de leur mise ? Oh putain la loose !). C'est pas gratuit alors ??? Quoi ? J'ai pas compris, parce que je suis pas un ...  "membre de la tribe" ?
Mais ouais, c'est ça. Mais quand je ferai la prochaine pochette de Lady Gaga avec mon IPhone5 (que j'ai depuis sa sortie !). Tu la ramèneras moins là ! Ah ha ! Et même que si ça se trouve, je serais invité à la maison blanche par Barack Obama et je serai interviewé par Télérama (et David Abiker par téléphone) !

Frozen Piglet

C'est sympa ces soupes chinoises. Bon faut reconnaitre que le résultat ne ressemble pas à la photo de l'emballage. Encore un coup de ces salauds de photographes. Du moment que ça nourrit les pauvres, c'est le principal.

lundi 22 octobre 2012

Main Stream

De plus en plus souvent, au cours de reportagesj'entends des gens (que je ne connais pas et qui ne me connaissent pas) me dire quand on se croise dans un couloir: "De toute façon, on aura les photos ?... ". Parfois je me retourne pour voir s'ils parlent à quelqu'un d'autre. Mais c'est bien à moi qu'ils parlent. Ils repartent d'ailleurs sans même attendre ma réponse. Ce n'est plus une question, c'est une affirmation machinale. Pour ces mecs, cela va de soi. Mais qui désigne ce "On" exactement ?
C'est pourtant simple, ce "On" c'est presque tout le monde, c'est toi, c'est moi, c'est eux et leur concierge, c'est nous, c'est vous et en ce sens ces pauvres caves rejoignent sans le savoir la position défendue ardemment par certains "chercheurs en culture de l'image" qui militent pour la "libre circulation des oeuvres". Peu importe que ce brillant concept détruise justement toute velléité de création et nivelle tout par le bas. Car l'essentiel, c'est que les pygmées de Centrafrique puissent voir tes merdes sur Instagram. Comment il faut te le dire ! T'es con ou quoi ?? 
En même temps, ce qui est curieux, c'est que eux les chercheurs, vendent 200€ leurs bouquins sur "L'Histoire de la Photographie" (histoire dont ils ne font pas partie au demeurant). Mieux, ils mettent leurs petites photos en "droits réservés" sur FlickR pour empêcher les autres de les utiliser librement. Les universitaires ne font pas partie de ce fameux "On". Eux sont les détenteurs du "Savoir" (Ils ne le dispensent d'ailleurs que sur rendez-vous à certains privilégiés triés sur le volet, en buvant du café issu du commerce équitable) et toi pauvre andouille de photographe, tu n'es qu'une victime co-latérale  de plus, face à un grand dessein qui te dépasse. Alors tant pis pour toi si on détruit ton métier et qu'on te vole ton travail, si c'est pour le bien de la Culture.

Frozen Piglet

Quand vous êtes  confrontés à la violence idéologique sur Internet, n'oubliez pas que celle-ci est toujours l'expression masquée d'une forme de vulgarité (Frozen Piglet - Maitre de conférence à l'EHEPEC - Ecole des Hautes Etudes du Pâté en Croûte).




mercredi 17 octobre 2012

Qui qu'en veut des coups de poing dans les yeux ?



Finalement,
Est-ce que nous ne serions pas à la croisée des chemins ?

À droite (bien à droite), Abiker et son syndrome pernicieux: Il aura toujours la ressource de faire passer sa vacuité pour du second degré et il y a peu de chance qu'une balle vienne lui faire un deuxième trou du cul.
Mais est-il nécessaire de s'attarder sur rien ?

À gauche Pierre et son syndrome "Who cares ?": Je suis un jeune photographe, né avec Internet. Moi et quelques autres, nous faisons table rase du passé. Peu importe si c'est au détriment de tous. Le photojournalisme, c'est simple comme un billet d'avion et ça a le goût de la liberté.

Au bord de la route, les "déclinologues", qui en observateurs avisés t'expliquent doctement: Tout ça, c'est dans l'ordre des choses et cela ne pouvait plus durer cette comédie. Si ça se trouve, ce processus se traduira par une révolution culturelle et un enrichissement pour la collectivité à la fin. 
   
C'est marrant moi je connais des gens qui dépensent 2 000€ pour passer une semaine à l'étranger avec un photographe professionnel expérimenté (mais ces mot ont-ils encore un sens ?) pour (vous allez rire) apprendre à ne plus être l'esclave débile d'une machine et même pour progresser dans leur pratique de la photographie. Dingue non ?

Frozen Piglet


lundi 15 octobre 2012

Je veux des Likes !





Sur le Blog de David Abiker:
"Clic-clac et voilà ma 500e photo sur Instagram. Seurat, pointillisme, Hopper même,  elle a gagné des likes cette photo sur le réseau des apprentis photographes". C’est mon chef d’œuvre. Pas fait exprès. 500 photos via Instagram, le bon filtre et zou ! Tu peins comme un impressionniste et tu impressionnes tes followers. Oui, mais pas fait exprès. 
David Abiker est chroniqueur à Europe1 et Canal Plus. Il collabore aux magazines L’Express, GQ et Marie-Claire ... 

Je vous le livre tel que je l'ai reçu. C'est beau et touchant non ? 
Laissez lui un commentaire sur sa photo. Il sera tellement content David !

Frozen Piglet

Moi ? Moi je suis foudroyé en pensant que plus jamais, je ne regarderai mon portable de la même manière ... 
(NB: Je dédie ce post à André Gunthert qui a effacé tous ses commentaires sans explications)

Internet, c'est le vol

Je n'ai pas très envie de revenir sur les posts précédents qui ont occasionné à mon sens plus de mal que de bien. Est-ce de l'incompréhension ou des problèmes d'égo ? Les deux sans doute. Ce qui est sûr, c'est que je suis incroyablement surpris de voir que les gens qui siègent comme des pontes dans des conférences et des séminaires sur l'image méconnaissent à ce point les conséquences de l'utilisation non régulée (sauf dans leur tête) des photos sur internet. Il faut dire qu'à force de devenir spécialiste d'un truc de plus en plus pointu, on devient un spécialiste de rien.
Je men tape un peu, vu que quoi qu'il en soit, je continuerai à vivre ma petite vie minable de photographe inconnu et je finirai dans la misère sous les quolibets des mecs qui font des photos de couchers de soleil en raw compressé pour les mettre en CC sur le net (ou même de David Abiker). En même temps, j'ai besoin de clarifier certains points pour pouvoir passer à d'autres sujets beaucoup plus futiles et donc autrement plus passionnants (*).

1er point/ Vive la culture et le partage !
Les gens qui mettent des photos sur internet sous prétexte de "culture", de "partage", "d'information", de "réseaux sociaux", "d'expression artistique", de raconter leur "vacances", d'exposer leur "progéniture" ou de montrer leur "sexe épilé ou non", de récolter des awards sur FlickR (Ah ah ah !), de montrer comment se couche le soleil à Uluwatu ou leurs recettes de cupcakes, je m'en branle totalement, sauf quand c'est les miennes de photos ... Capish ?

2ème point/ Alors c'est quoi le problème ?
Le problème (dans mon cas) c'est l'atteinte aux droits qui s'attachent aux images (et aussi d'ailleurs aux personnes représentées !), grâce à la propagation virale d'un comportement malhonnête qui consiste à utiliser des photos sans se préoccuper de savoir si on a le droit de le faire. Et c'est bien la mise à disposition gratuite d'images et le principe de promouvoir (en plus !) leur utilisation qui dynamite le droit d'auteur pour la plus grande joie des diffuseurs. À partir du moment où des millions d'images sont gratuites, les barrières tombent et toutes les images deviennent gratuites pour tous les utilisateurs. Peu importe les restrictions imposées par ta petite licence de merde ! Si tu n'as pas compris ça, t'as rien compris ou tu ne veux pas comprendre, ce qui est très différent (dans le premier cas, t'es un crétin et dans le deuxième un connard avec un grand C. Hein ??? Ouais Connard).

3ème point/ Ah bon ? Et alors ?
Alors, si je vends une photo au site de l'Express et que je la retrouve dupliquée sur 25 autres sites (sans aucune mention de crédit en plus), ça me pose un problème. Je suis un professionnel et je vis de la vente de mes photos au cas où tu n'aurais pas saisi. Quand je retrouve plus de 1 500 photos dont je suis l'auteur sur Pinterest, le dernier réseau social en vogue en attendant le prochain, je me demande si c'est moi qui ai un problème. Quand je vois une de mes photos qui fait des petits 400 fois sur des pages Tumblr, dois-je prendre cela comme un hommage ou comme du foutage de gueule ?

4ème point/ T'as qu'à prendre un avocat !
Mais bien sûr ! Un avocat qui parle chinois et russe (pour les sites qui effacent mon copyright pour mettre le leur à la place), américain et japonais (pour ceux qui compilent les photos sur des plate-formes pour vendre de la pub) et français pour tout le reste. Si en plus, il maitrise le droit international et qu'il se fait payer au résultat, c'est parfait et je vais être riche, car je pense que j'ai entre 8 et 10 000 photos qui se baladent sur le net. Je crois qu'avec 300 ou 400 procédures dans une trentaine de pays, on devrait s'en sortir assez bien.

5ème point/ T'as qu'à pas mettre tes photos sur Internet ... C'est ça la culture numérique Baby !
Ah oui c'est vrai. Le partage ! Je n'y avais pas pensé. Je croyais qu'il fallait vivre avec son temps et savoir évoluer dans la pratique de son métier et comme les jeunes professionnels parfaitement intégrer l'utilisation de la culture numérique et des réseaux sociaux ... Je le fais et voilà le résultat. Bon mais l'important, c'est de partager n'est-ce pas ... Au fait, ils font comment les jeunes professionnels au fait de la culture numérique pour bouffer ? Ils bouffent peut-être des pixels ...

6ème point/ T'as pensé à changer de métier ?
Je t'emmerde

Frozen Piglet


(*) Comme: En 2013, vais-je enfin utiliser mes optiques Blad (60-100-180) montées sur mon Nikon, grâce à l'adaptateur que j'ai acheté un jour de déprime ?
Si j'ai une grosse rentrée d'argent, est-ce que j'aurai alors la chance de devenir un amateur avec un dos moyen-format de 80 millions de pixels pour produire en masse des photos de microstock en Lituanie ? (Ben quoi ?)
Si je croise Dolly Parton et que je lui demande de me montrer ses nichons, est-ce qu'elle va me dire: " Sure Honey !  I've waited all my life for this moment ! Will you take a picture on your I-Phone 5 with Instagram vintage filter ?"
Est-ce que je vivrais assez vieux pour voir Google, Facebook, FlickR, Tumblr, Pinterest et Twitter déposer le bilan, parce que ils n'auront pas su évoluer dans leur métier ?







samedi 13 octobre 2012

La Méprise

Moi j'aime bien les sociologues et les chercheurs, surtout ceux qui t'expliquent qu'il y a un passé et que toi pauvre idiot, tu n'as pas d'avenir. C'est en gros ce que fait André Gunthert sur le site "Culture Visuelle" dont il est le créateur. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les thèses développées par le Maître de conférence à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)sur le devenir de la photographie professionnelle sont radicales et très personnelles ("Il y a eu une photo avant les pros, elle continuera d'exister après. Pas forcément moins bonne ..." A.Gunthert). Alors forcément ça pique un peu avec les photographes (les vrais) et ça débouche sur des échanges un peu tendus, comme lors d'une conversation sur Twitter avec Sébastien Calvet (*) (photo-journaliste à Libération).  





On voit immédiatement qu'on ne parle pas de la même chose dans cet échange. Le chercheur parle de production d'images. Le photographe vit son métier dans une dimension inconnue du sociologue qui ravale lui la photographie à une activité manuelle et répétitive pour la déprécier (fabriquer du pain - ce qui est d'une absurdité profonde au passage, car la boulangerie est un métier d'une exigence rare. Mais André Gunthert doit avoir une machine à pain au fond d'un placard). Une manie qu'on retrouve chez tous les gens qui mettent les professionnels de l'image en accusation. Leur âge d'or est terminé, ils n'ont qu'à disparaitre, s'ils se révèlent incapables d'évoluer dans leurs pratiques dépassées. Outre cela, ils feraient bien de la fermer, car ils en ont bien profité les petits salauds. On constate par ailleurs que le discours est plus policé sur "Culture Visuelle" que dans les échanges sur Twitter (ou sur Facebook) ou l'instantanéité révèle plus clairement l'ambiguïté du discours en 140 caractères.

Bien entendu, ces écrits d'un universitaire chevronné remettant en cause toute la légitimité des photographes professionnels à exercer leur métier aujourd'hui est pain béni (joke) pour l'armada de petits artisans de la connerie globale. Ils trouvent là un allié objectif prestigieux et de quoi fourbir des armes pour venir à l'appui de leur  petit discours minable (enfin pour ceux qui savent lire).

Frozen Piglet

Je me souviens qu'en 2006, pour des raisons qui m'échappent encore, une bande de "squatteurs anarchistes" avaient investi l'EHESS et dégradé les lieux, les laissant complètement dévastés. Une personne avait réalisé un reportage complet sur les dégradations commises dans cette école. Cette personne, c'est un M. André Gunthert et le reportage est en ligne sur sa FlickR "ICI" et "ICI" avec 164 photos au total. Notez bien que toutes ses photos (celles-ci et les autres) sont sous la mention : "Tous Droits Réservés". Mais ça ne peut pas être le même !

NB: Et je vais arrêter là avec le site Culture Visuelle. J'ai du boulot

(*) L'échange complet de A.Gunthert avec S.Calvet figure "ICI" 
      Il s'agit d'un échange public sur Twitter. 
      Encore faut-il noter qu'il est amputé des messages d'autres
      intervenants qui ne partagent pas sans doute les hauteurs de vues échangées.
   

      



vendredi 12 octobre 2012

Jeu de cartes

La carte de presse, objet de tous les fantasmes est un bout de plastoc qui veut pas dire grand chose (À mon sens, au moins la moitié des mecs qui l'ont ne devrait pas l'avoir). Mais si tu l'as pas, ça aide pas vraiment dans ce métier. Donc vaut mieux l'avoir !
Pour les photographes intégrés dans les rédactions (comme en PQR), c'est fastoche. Le renouvellement de la carte est une formalité administrative devant la commission (CCIJP) effectuée par la rédaction du canard de façon collective. Pour les pigistes comme-moi c'est la merde et chaque année, c'est la même histoire. Faut se colleter avec le dossier et prouver que tu tires plus de 50% de tes ressources en piges presse (donc en salaire) et au minimum un demi-smic. Il y a 35 000 titulaires de la carte de presse en France et les photographes de presse sont moins de 3% dans cet effectif (-12% sur les 3 dernières années. Tu m'étonnes).
Quand on a la carte, on déduit 7 650 euros de son revenu imposable (revenu imposable, pas impôt tu saisis la différence ?). C'est ce qui fait qu'on parle de niche fiscale concernant les journalistes, ce qui me fait bien marrer. Dans mon cas, l'écart doit couvrir tout juste ce que je paye en TVA dans l'année, l'amortissement du matériel et les frais divers que je ne récupère pas. Donc je gagne que dalle, nada, rien ... Car si je n'avais pas la déduction, je passerais au réel et je déduirais tous ces frais de mes revenus comme tous les gens qui exercent une activité professionnelle individuelle. Mais ça veut aussi dire que dans ce cas-là je me ferais chier à tenir une comptabilité (le soir, après le boulot). Donc finalement, c'est surtout un gain de temps pour moi. Sinon, on rentre dans les musées nationaux gratos et au salon de l'auto sans payer (on a la classe ou on l'a pas). Ça tombe bien, j'y vais jamais.
Dans tout cela, le plus important est qu'on relève de la convention collective des journalistes et des dispositions du code du travail qui se rapportent à ce statut. Ça, c'est ce qui emmerde le plus les éditeurs de presse. Depuis des années, on est dans le collimateur, comme les secrétaires de rédaction, les maquettistes, les dessinateurs de presse (La nuit quand ils rêvent qu'on est tous auto-entrepreneurs et que le droit d'auteur et le salariat n'existent plus (sauf pour eux), les éditeurs ont le sourire aux lèvres avec un début d'érection).
À côté de ça, on doit faire face à l'armada de photographes qui dans les faits sont journalistes, mais ne sont jamais rentrés dans les critères d'attributions pour x raisons. Ceux-là, ils aimeraient bien aussi avoir une carte professionnelle à sortir sous le nez des autorités pour pouvoir travailler tranquilles. Ils devraient faire bien attention, parce que si on sort du statut de journaliste, on est morts ... Bof depuis le temps qu'on le dit. Ça va bien finir par arriver.

Frozen Piglet

Il y a probablement des gens qui vont me dire qu'ils s'en foutent de tout ça. Mais moi je m'en fous qu'ils s'en foutent. On est bien avancés.

jeudi 11 octobre 2012

D'un point de vue culturel et ta soeur

Quand on aborde le sujet de la photographie, on accorde rarement la parole aux professionnels. Et quand ils la prennent, on leur rit au nez dés qu'ils tentent de faire valoir leur point de vue et de partager leur expérience de ce métier. Il faut le comprendre, la photographie est une activité qui cristallise tellement de rêves refoulés et de frustrations qu'il est bien plus simple de laisser parler des gens très bien informés et frétillants d'intelligence (même s'ils ne véhiculent que des idées reçues et des banalités). C'est encore mieux si ces propos sont encadrés par des spécialistes des sciences humaines (auréolés de leur position d'enseignant), dissertant sur l'évolution de notre société selon un point de vue extrêmement personnel.

Au tout début, le malentendu vient du fait que beaucoup de ceux (pas tous heureusement) qui pratiquent la photographie comme un passe-temps ont du mal à avaler que quelques professionnels de plus en plus rares, soient payés pour faire des photos. Ça ça les dépasse et ça les trouble même énormément qu'on puisse être payé pour "appuyer sur un bouton" (la photographie se résume à un acte mécanique pour eux). Si on ajoute à cela le "matériel professionnel" qui les fait baver et qu'ils ont toutes les peines de monde à se l'offrir (Mais pourquoi faire Grands Dieux !). Leur conclusion tombe tel un couperet: les photographes professionnels en bloc sont des privilégiés (Car ils possèdent ce matériel et il sont payés pour s'en servir !) et en plus ils gagnent des sommes indignes. C'est con, mais en France les "privilégiés" finissent toujours avec la tête au bout d'une pique. Le corollaire qui suit est immanquablement: Il faut s'y faire, les anciens modèles sont dépassés et certains métiers vont disparaitre inéluctablement. Le métier de photographe fait partie de ceux-là. Ils l'ont décidé avec une certaine jubilation (1). En menant un "combat d'arrière-garde" contre toute évidence et une" croisade stérile" contre toute évolution de la pratique de la photographie, les professionnels s'accrochent à leurs privilèges comme des bigorneaux à leur rocher (Ce qui montre au passage qu'ils ont le QI d'un mollusque  ...). Les mots ont un sens et il s'agit bien de faire disparaitre une profession toute entière après une mise en accusation. Si en plus tu as la carte de presse, tu figures en tête de liste mon pote. Photographe et journaliste ? T'es pas syndicaliste et franc-maçon non plus ??

(1) À ce propos, sûrs de leur fait, ils citent souvent le métier de maréchal ferrant à l'appui de leur thèse. Ils pensent sans doute déprécier un peu plus le métier de photographe, en faisant référence à un travail manuel aujourd'hui disparu (on est plus au moyen âge !) qui nécessite un physique (pas de cerveau ?), qui se pratiquait dans la saleté (le charbon) et la chaleur (le feu et la sueur). Manque de pot, ce métier existe bel et bien. Il est magnifique et il continue à former des gens passionnés et super professionnels. Cette affirmation selon laquelle ce métier aurait disparu montre une fois de plus le peu de culture de ces gens égocentriques et étrangers au monde qui les entoure.

Ce discours iconoclaste est la conséquence de plusieurs phénomènes conjoints. Le numérique qui s'impose à tous avec le mythe empreint de naïveté de la photo gratuite, celle qui ne coûte rien (2) et Internet qui permet de montrer des photos (j'existe car je poste et j'ai même des commentaires). L'apothéose est atteinte quand des "opérateurs opportunistes" quels qu'ils soient se mettent à utiliser ces photos. Là les mecs pissent dans leur culotte de contentement et la conclusion s'impose: les professionnels ne servent à rien. Vous voyez bien ! Ils sont enfin démasqués, ces imposteurs avec leur rente de situation. Je fais les mêmes photos qu'eux et je suis meilleur car je suis gratuit en plus !  Les "idoles" sont enfin déboulonnées et va pouvoir les bruler dans un grand feu de joie.

(2) Bien entendu, rien n'est plus faux. Il suffit de voir le taux de renouvellement des appareils numériques s'accélérer pour ressembler bientôt à celle des téléphones, grâce à la course aux pixels. Comme le relevait judicieusement (pour une fois) Henri Gaux, on ne s'attendait pas à ce que Nikon et Canon soit les seuls vainqueurs de cette "course au rien".

Cet acharnement gratuit (lui aussi) contre notre profession dans sa globalité est assez fascinant de connerie. Même s'il s'inscrit dans une remise en cause générale dans notre société, de la perception du travail et de l'importance qu'on accorde aux compétences professionnelles. Il dénote aussi une méconnaissance du métier de photographe et de ses spécialités qui sont multiples et n'ont finalement en commun que l'utilisation d'une technique. Mais peu importe puisque beaucoup de pratiquants photographes sont meilleurs que nombre de professionnels d'opérette. Tels ceux qui sont mis en accusation par un intervenant très sûr de son fait sur le site "Cultures visuelles": 

"En quoi serait-ce une usurpation ? Parce que ces images (d'amateurs) sont chargées d’une portée émotionnelle avec lesquelles les vôtres (celles de professionnels) seront bien en peine de rivaliser ?"(passons sur la syntaxe foireuse ...)
Bon sang ! Mais c'est bien sûr ! les photographes professionnels n'ont pas d'âme non plus. Evidement, ils shootent en mode pognon !

Réjouissez-vous (tas de connards), tous les mauvais professionnels ont déjà changé de boulot ou pointent à Pole emploi (sauf les pistonnés) et c'est toi qui paye pour les indemniser triple andouille. Maintenant, on rentre dans le dur, on s'attaque au coeur même du vrai métier, alors que le renouvellement des générations est devenu impossible. Nous devons en plus faire face à la pression des jeunes professionnels prêts à travailler à n'importe quel prix. 

Beaucoup de gens se résignent et abandonnent le combat au prétexte qu'on ne peut s'opposer à un lame de fond qui balaye tout sur son passage. Pas moi. Je suis photographe, journaliste pigiste et syndiqué (en plus) et je gagne ma vie grâce à mon travail, même si les boulots que je fais ne correspondent pas toujours à ce que j'aimerais faire. Je suis ici chez moi et j'écris ce que je veux et je t'emmerde toi le mec qui se retrouve toujours entre mon sujet et mon 24-70 et qui n'a rien n'a y faire. Dégage ou je te casse les dents !


Frozen Piglet





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