vendredi 31 mai 2013

Du passé faisons table rase

Dans sa rubrique M comme Médias, Le Monde.fr ("Le Monde" ?! Mais si vous savez bien "Le Monde" ! Le canard qui appartient à des milliardaires et qui "missionne" les photographes pour partir en Syrie) nous relate une triste histoire: Le Chicago Sun-Times vient de licencier l'intégralité de ses photographes (30 personnes pour l'ensemble de ses publications). Le Chicago Sun-Times qui figure dans le peloton de tête des quotidiens américains vient de décider que les professionnels de l'image n'avait plus leur place dans la rédaction.  
Parmi ces photographes (que des baltringues qui n'ont pas su s'adapter) il y en avait quelques uns qui avaient quand même obtenu le prix "Pulitzer" ou  qui avaient été distingués comme "Photographe de l'année" pour les USA. Never mind c'est un détail qui relève désormais de l'anecdote pour la direction du groupe. Dés le lendemain de l'annonce, elle a désactivé toutes les adresses mail professionnelles des 30 personnes en question. C'était le plus urgent. Ben quoi ils en ont plus besoin !
Quand t'es viré aux States, tu prend tes affaires dans un petit carton et tu te casses pour te retrouver au pied de l'immeuble avec les autres virés qui pleurent. Comme dans les films. En plus si tu fais chier, on te colle des vigiles baraqués pour te raccompagner.

Puis l'éditeur du Chicago Sun-Times a doctement déclaré aux journalistes restants (tous très courageux devant l'adversité et sans doute très excités par cette nouvelle aventure qui commence) qu'ils auraient très vite à produire des images et des vidéos avec leurs I-Phones pour illustrer leurs propres reportages. Sur le site du NPPA (National Press Photographers Association - lien), on peut lire un article en anglais qui détaille toute cette histoire (C'est d'ailleurs ce texte qui a été largement pompé et déformé par le Monde.fr pour raconter les faits sans se fatiguer, mais c'est un détail). 

Le plus important est la déclaration suivante de l'éditeur:
"Le modèle économique du Sun-Times évolue rapidement et notre audience est constamment à la recherche de contenu vidéo pour accompagner les News. Nous avons fait de gros progrès pour satisfaire cette demande et développer nos capacités à produire de la vidéo et d'autres éléments multimédia. Le Chicago Sun-Times continue à évoluer avec ses clients fortiches en numérique (sic), en conséquence de quoi, nous avons à restructurer notre organisation et la façon dont nous gérons dans notre réseau, le contenu multimédia, ceci incluant la photographie"

En langue de bois, cet abruti nous explique qu'il faut désormais que les journalistes produisent des images de la même façon que les utilisateurs de smart phones. Pour que "les clients" puissent se reconnaitre et s'identifier à eux sans doute (mais aussi pour pouvoir utiliser leur production gratuitement, comme toujours). Ce qui est triste, c'est que les éditeurs du monde entier ont le regard braqué sur ce qui se passe aux Etats-Unis dans le secteur de la presse. Et comme ces mecs n'ont aucune imagination et se contentent d'être des suiveurs, alors qu'ils sont payés fort cher. Ils appliqueront partout les mêmes méthodes, la bouche en cul de poule, avec les mêmes résultats prévisibles: un crash généralisé (sauf que eux, ils ont des airbags ces petits enculés).

Dans notre modèle de société il y a désormais 2 catégories de gens. Ceux que j'appelle les opérationnels et les autres. Les opérationnels sont détenteurs d'un savoir, maitrisent des techniques et produisent de la valeur par leur travail quel qu'il soit et pourtant ce sont souvent les moins payés. Depuis des années, les autres le cul serré dans leur petit costard s'ingénient à détruire toute forme de civilisation et de solidarité au profit d'une infime minorité. C'est pour cela qu'un jour, on leur coupera les couilles et on leur fera bouffer en salade. Et ce jour-là, je ferai des images avec mon smart phone pour les mettre sur internet (mais je ferai aussi des photos avec mon Nikon. Horizontales pour assurer une double et verticales juste au cas où je ferai la une).

Frozen Piglet

NB: Merci à Romi pour l'info initiale
Merci à Dolphin qui poste un lien où il est indiqué que le lendemain du licenciement des 30 photographes,
les journalistes rescapés ont été mis au turf par l'éditeur (un copain de André Gunthert) pour apprendre à se servir d'un I-Phone en video et en photo.

lundi 27 mai 2013

La république en liberté



Je crois que la vidéo est de I-Télé

Esplanade des Invalides, le 26 mai 2013

Avant dans les manifs, les flics aimaient bien se faire de temps en temps un photographe ou même deux. Ou même un cameraman, histoire de décompresser un peu et pour leur passer l'envie de baver (ben quoi ? si on peut plus rigoler ...). Faut dire que la maison Royco était un peu énervée après avoir attendu 5 heures dans un car en bouffant de la merde et en pissant dans des bouteilles en plastoc. La Police aime pas trop qu'on la montre en pleine action du "maintien de l'ordre". C'est pas très bon pour son image. Mais faut voir les choses en face, avec le numérique, n'importe qui fait des images de n'importe quoi, n'importe où et donc il est devenu totalement vain de vouloir contrôler quoi que ce soit de ce point de vue là. Les journalistes qui font leur boulot se sont de tout temps trouvés dans un genre de no man's land entre les flics et les manifestants, prenant ainsi de gros risques pour parfois pas grand chose. Mais c'est aussi comme-ça qu'on apprend ce métier. Le problème c'est qu'il y a aujourd'hui tellement de types porteurs d'une caméra ou d'un appareil qu'on ne sait plus très bien qui fait quoi.
Ce qui est sûr, c'est que tout les petits enculés (qu'on voit sur les images) qu'ils soient d'extrême droite ou juste fouteurs de merde et minables pilleurs de magasins n'aiment pas être pris en photo au risque de se faire identifier. Sans compter qu'ils adorent la baston (ils sont là surtout pour ça) et que les photographes tentent de sauver leur matériel en toute circonstance d'abord, ce qui les rend vulnérables. Du côté des flics, il n'y a pas d'aide à attendre et la violence est désormais partout. Même ici on va avoir à faire face de plus en plus fréquemment à ce genre de situation. Il faut agir en conséquence avec discernement, être solidaires et savoir se placer au bon endroit en restant très attentif à ce qui se passe tout autour. Sans oublier de cadrer er faire la mise au point. Tout ça en même temps, c'est pas facile.

Frozen Piglet

Photo Fred Dufour/AFP


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