vendredi 19 décembre 2014

Glitter Shit



En cette fin d'année, je pourrais vous parler du rachat de Fotolia (par Adobe pour 800 millions de dollars) ou de la vente de l'Express ou de la descente aux enfers de Libération. je pourrais même vous parler de l'arme de demain, enfantée du monde, elle en sera la fin ... Mais finalement non. En cette période de fêtes, autant faire dans le léger et l'artistique ... En la matière, le web cacateux nous offre tellement d'occasions de nous réjouir et aussi des belles idées de cadeaux pour Noël ! Comme ces gélules à avaler pour chier des paillettes tous azimuts. Le but ultime étant bien entendu de photographier son caca pailleté pour le partager sur le web et avec la terre entière sur Instagram. Alors toi aussi prends en photo ton caca ! Cette info exclusive et réjouissante est reprise en ce moment par des centaines de sites internet, parmi lesquels les sites français se distinguent comme toujours en pratiquant le copié-collé et l'humour de bas étage. L'essentiel sur le web de nos jours étant de chier droit et de faire de l'info. Alors je vous le mets le haut de gamme avec les gélules d'or à 425 Dollars même si elles sont en rupture de stock pour le moment (Ici) et le tout venant (Ici) à partir de 8€02 et made in China ... J'oubliais juste de préciser que si vous ingérez cela, vous allez crever. Mais c'est pas grave, C'est juste un sujet de Noël et avant vous aurez le temps de poster sur Facebook. Bonne année ! 

Frozen Piglet


vendredi 28 novembre 2014

Questions pour un Champion


"Est-ce que le métier de photographe est rentable et intéressant? 
Je me suis demander si quelques métiers ont perdu leur valeurs et se sont devenu banales (n’importe qui « amateur » le fait tout seul). Le prestige du métier est perdu, non plus de valeurs ! et/ou ils sont entrain de muter (mutation), pour  changer vers le coté négative. 
Dans les domaines de la peinture,  l’infographie, un graphite voit son métier perdre sa valeur… 
Dans le métier de photographe  aussi: 
1. N’importe qui peut photographier. 
2. Une bridge et une compact entre peuvent prendre des photos d’un reflex amateur ! et faire croire que la photo est photographiée par un pro. 
3. Les familles n’ont pas besoin d’un photographe pro. 
4. Les sociétés prennent des photos eux même avec une compact (ils s’ont foutent absolument de la qualité)… 
5. Un amateur peut retouche sa photos merdique avec un software de retouche et participer à un concours de mélange pro et amateur e gagner le 1er prix. 
6. N’importe quel type peut photographier n’importe quoi en fermant les yeux ! et réussit à prendre des belles photos. 
7. Les gens prennent des photos dans la commune grâce à la photo numérique automatique qui imprime sur place ! 
Mes questions sont : 
- Est-ce que le métier du photographe est rentable ? 
- Si on achète des reflex est ce que c’est pour se venter ou pour prendre des vraie photos (peut être utile). 
- Si la photo est rentable, pourquoi on la met dans ce forum par exemple gratuitement ? 
- Est-ce que ça vaut le coup de payer une voiture, hôtel, accessoires et voyager avec un ami/e pour prendre des photos ? que les gens ont déjà pris, qui ne seront pas forcément vendus ? 
Je me trompe ?"


Questions et Réponses dans le même post, trouvé sur un forum sur la photographie.
Un concentré d'idées reçues contradictoires véhiculées souvent par le net. Vertigineux ...

Frozen Piglet

Pro-fie






Les selfies, les nailsfies, les hairfies, les funeralfies, les buttfies, tous ces trucs en "fies" constituent un fait culturel majeur du 21 ème siècle. Ben oui ! La preuve c'est qu'ils ont même leurs icônes qui rentreront dans l'histoire: Kim Kardashian, Beyoncé, Miley Cyrus et ... André Gunthert. Merci à André d'avoir fait la promotion de mon cu ... Euh ! Blog ! Blog ! Blog ! Dans son intervention brillante au Grand-Palais dans le cadre de Paris Photo, André Gunthert compare le phénomène Selfie au Jazz ou à la Pop musique. Rien que ça. À un moment, il me conseille même de prendre du Maalox ou un truc du même genre pour les problèmes d'estomac. C'est sympa de vouloir m'aider. C'est vrai que souvent quand je mange une pizza j'ai des problèmes après ... C'est à cause de la tomate. Hein ?! Ouais oh ça va !
D'habitude, je rentre pas au Grand-palais, parce que je n'ai pas d'invitation et là je suis rentré par la grande porte. Ça va changer ma vie ... Oh la chance ! Si ça vous intéresse vers 27:25, vous pourrez entendre tous les compliments qu'il m'adresse à moi personnellement, mais vous pouvez regarder toute la séquence. Après tout, si ça fait pas de bien, ça fait pas de mal et moi, je l'ai bien regardée en entier. Et puis comme cela, vous pourrez découvrir son nouveau blog: L'image Sociale. De rien ! J'aime bien aider les petits jeunes qui débutent dans la photo.

Frozen Piglet

Escherichia Coli





C'est rare que je vous entretienne au sujet du fromage sur ce blog. Ben ouais forcément. À priori, cela n'a rien à voir avec la photographie, sauf quand un groupement de fromagers professionnels d'Auvergne défendant la qualité AOP (Appellation d'Origine Protégée) utilise les services d'une banque d'images low cost pour une campagne d'affichage nationale, piétinant ainsi les "valeurs" que ces producteurs sont censés défendre jusqu'à la mort: l'artisanat contre l'industrialisation, les produits de qualité contre la malbouffe, L'économie locale contre la mondialisation. Mais en matière de pognon, les français ne sont pas à une contradiction prêt. La preuve, Wikipedia France monte une centrale d'achat de fromages et se lance dans la photographie professionnelle industrielle. Oui oui ! Le truc participatif et gratuit là ! Le machin qui partage sa culture (en me citant parfois dans les sources des ses contributions avisées), le truc qui sert à faire des copié-collés pour les exposés de la 3ème au Master 2 et qui sert aussi accessoirement de base de données aux rédacteurs des sites internet de seconde zone en mal d'inspiration .... Aujourd'hui, Wikipédia France annonce fièrement le lancement d'un grand projet fromager visant à produire une collection de photos exhaustive des spécialités laitières françaises ! Ces photos seront bien entendu gratuites pour tous, sur le modèle libre en Licence CC, qui autorise à peu près tout, sans verser un centime. Elles seront gratuites, sauf pour ceux qui vont payer les frometons et le matos pour les photographier. Ben ouais ! Les fromages et les appareils photos sont pas encore en Licence CC. T'es con ou quoi ? Mais ça viendra peut-être un jour, grâce à ces visionnaires humanistes. Qui sait ? 

Alors, les contributeurs déjà sollicités financièrement pour le grand projet Wikipedia et (re)sollicités pour son projet "frometon" auront la chance inouïe (s'ils payent 60 euros et plus sur une plateforme de financement participatif) d'assister aux prises de vues et de déguster ensuite les produits tripotés par les "photographes" chargés de les immortaliser. On parle dans la presse bien informée d'un budget de 5 à 8 000 euros. De mon point de vue, ça fait un peu cher pour des fromages industriels et des photos floues. Mais après tout, le gratuit n'a pas de prix, n'est-ce pas ?

Frozen Piglet

PS1 : 60 euros c'est ce que je dépense chez mon artisan fromager pour Noël et le jour de l'an réunis. 
PS 2 : Je me demande s'ils ne devraient pas faire une fiche sur les masques à gaz en sujet connexe.

NB: Merci à Gab. Avec le temps, j'ai un réseau d'informateurs ...

mercredi 19 novembre 2014

Nue au soleil

Cette semaine, j'ai croisé Julie Gayet (charmante), Luc Ferry (ex-ministre), Patrick Le Lay (ex-TF1) et Erik Orsenna (un déconneur). Je me suis écrasé l'index au niveau de l'ongle avec un trépied Manfrotto mal serré et ça fait très mal (c'est au moins la dixième fois que cela m'arrive depuis le début de ma carrière, j'ai l'ongle violet). Sinon, j'ai photographié 2 personnes que je méprise et une que je déteste. Mais je le fais quand même, car il faut bien essayer de gagner sa vie et c'est de plus en plus dur. J'ai appris la disparition de Lucien Clergue, le photographe des nus de la mer, à l'âge de 80 ans. Je me souviens que j'avais été surpris que ce soit lui et pas Raymond Depardon qui soit élu, en 2006, à l'Académie des Beaux-Arts. Mais ensuite, Raymond Depardon m'a tellement déçu par ses prises de positions de gros naze vis à vis de la profession ... Et puis les photos de naïades dans les vagues de Lucien sont beaucoup plus sexy. Quand je les regarde, j'entends Brigitte Bardot chanter "nue au soleil". Hormis cela et toujours cette semaine, je me suis demandé 3 ou 4 fois si j'étais encore photographe, mais je n'ai toujours pas la réponse. Je verrais bien la semaine prochaine.

FP 

Nue au soleil
Complètement
Nue au soleil
Complètement

J'ai des visions de vagues et de fruits tropicaux
Quand ses rayons, tendrement, caressent ma peau
Je suis bien et le monde tourne rond
Je ne pense pas, j'ouvre les bras

Nue au soleil
Complètement
Nue au soleil
Complètement
Paroles: Jean Schmitt - Musique: Jean Fredenucci


vendredi 14 novembre 2014

Fauxllowers

Les pauvres fous qui lisent encore les journaux le savent, même le Canard Enchaîné est aujourd'hui rattrapé par la crise de la presse. Le Canard nous a pourtant habitué à publier chaque année des résultats financiers impressionnants, sans une once de pub dans ses pages (et aussi sans photos, malheureusement pour nous). En plus de cela, le palmipède se paye le luxe de snober le web et de cracher sur le digital depuis le début. Ce qui n'est pas pour me déplaire, pour être honnête. Ce qui est étrange, c'est que les "affaires" se bousculent pourtant et que l'une n'a pas le temps de chasser l'autre. Régulièrement, l'hebdo est en rupture de stock dans tous les kiosques en plus. Mais il faut dire que "Presstalis" (ex-NMPP), l'entreprise en faillite depuis au moins 25 ans chargée de distribuer les titres de presse, a raté le rendez-vous avec l'an 2000. Tout cela n'est pas bien grave, puisque en bons démocrates, les responsables politiques ont choisi d'appliquer la communication directe en utilisant des comptes Twitter pour s'adresser à leurs concitoyens. Ç'est bien gentil de leur part et ça évitera d'imprimer des livres qui finissaient de toute façon au pilon (1).
Cette semaine, le Canard Enchaîné nous informe avec un article assez court, mais en première page, sur les millions d'abonnés qui suivent avidement les comptes Twitter de notre chère élite politique pour bénéficier de son enseignement. Ça vaut quand même le coup ! Surtout pour lire la pensée fulgurante en 140 signes de mecs qui dispensent des conférences à 50 000 euros les 45 minutes ! Bon évidemment, Hollande (744 000 followers) ou Sarkozy (592 000 followers) font pâle figure à côté d'Obama suivi par 49,6 millions de personnes. Mais Barak suit 647 000 comptes ! À ses heures perdues bien sûr. Le reste du temps, tous ces gars-là font des selfies pour leur compte Instagram et postent sur leurs pages Facebook. Bah bien sûr ! T'es con ou quoi ?













Tableau: Tuxboard

L'ennui, c'est que dés que l'on creuse un peu, on se rend compte que la majorité de leurs abonnés sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram ...) sont bidons (2), achetés et qu'ils portent des noms de putain de robots genre R2D2 (Lire à ce sujet l'article de Tuxboard). Mais l'important est d'être branché nouvelles technos et de savoir évoluer, sous peine de disparaitre. Pas comme le Canard Enchaîné et moi quoi ! Pas vrai les gars ? 

Frozen Piglet

(1) Passer un livre au pilon, c'est déchiqueter les invendus pour en recycler le papier. À ce propos, je me souviens d'un reportage qu'on m'avait commandé sur ce sujet et qui avait été annulé fort opportunément, sous la pression des éditeurs qui jugeaient tout cela un peu trop sensible pour en informer le public.
(2) Personnellement, j'ai testé mes comptes abonnés et je suis 100% safe les mecs !

vendredi 7 novembre 2014

The Walking Dead

C'est dans la nature de l'homme de mourir un jour, même si Google prétend nous faire vivre 300 ou 500 ans en guérissant les écrouelles, très bientôt. Ça tombe bien, une carrière de photographe, ça se bâtit sur le long terme et avec les déficits de la sécu et des caisses de retraites, on devra bosser jusqu'à 250 ans au moins ! L'avantage, c'est qu'Amazon pourra aussi nous livrer les cercueils par drone comme des pizzas. Pourquoi je dis cela ? Juste pour relater la mésaventure survenue à une consoeur: Hélène Crié-Wiesner. Après s'être fait voler sa photo sur le Web par des petites crevures, elle se retrouve représentée dans un cube de plexiglass "in memoriam" de Brigitte Martin (1959-2009) dans des centaines de vitrines d'entreprises de Pompes Funèbres - Lire toute l'histoire (ici). Mais pourquoi les responsables de cette entreprise se priveraient-ils de voler des photos sur le Web pour les exploiter commercialement, je vous le demande, puisque des titres de presse de premier plan donnent l'exemple tous les jours ? J'ai toujours détesté ces petits cubes de merde en plexi, made in China, avec la tour Eiffel gravée au laser dedans. Qui peut payer pour posséder une telle merde, même en porte-clé ? Le digital, c'est un peu comme le camembert fabriqué en Normandie. Ce n'est pas parce que ça l'est digital que c'est bon et des fois ça pue un peu le cadavre.

Frozen Piglet

mardi 28 octobre 2014

Googueuleries

Une certaine piétaille qui arpente les allées crasseuses du Web qui échoue ici est surtout intéressée par le cul et aussi par le fric et les maladies vénériennes et les putes. La photo est somme toute presque secondaire. Sauf quand il s'agit de se renseigner sur combien on gagne quand on est photographe (Mais on gagne plein de fric ! T'es con ou quoi ? Comment faut te le dire ?). Dans cette dernière catégorie de recherche, on remarque qu'on a souvent affaire à des déficients orthographiques profonds. Ils ont probablement le sentiment qu'il est inutile de savoir lire et écrire pour exercer un métier où il suffit d'appuyer avec un doigt. À leur décharge, ils sont bien aidés par une idée reçue déjà ancienne, selon laquelle les photographes sont des illettrés incapables de faire autre chose que ce qu'ils font (mal). Utiliser une machine aussi simple, c'est vraiment à la portée du premier crétin venu. Même si la plupart des photojournalistes ont fait des études supérieures et qu'ils ont (en général) une culture plutôt supérieure à la moyenne, Ils ne risquent pas de changer d'avis. Mais finalement, je me rends compte que j'ai toujours un peu de tendresse pour ces pauvres types qui traînent leur misère existentielle en quête de l'Eldorado où il suffit de se baisser pour les ramasser.

Frozen Piglet


"Citizen side combien gagner par mois
Filles à poils
Carte de photographe amateur
Pute
World Press 2014
Put gratuit
Combien sa gagne un photographe
Enculer Miss Pérou (je l'ai déjà eu celui-là)
Carte de presse factice
Le cul de Jennifer bese bartolini (? Là je vois pas)
Fausse carte de press
Ça gagne bien photographe
Fesse de cochon
Sexe personnes de notoriété internationale sans culotte amateur gratuit
Les photographes ne travaillent pas gratuitement
Selfie nue privés amateur
Petite maison dans la prairie rêve américain
À nous les petites anglaises sans petites culottes dans la rue"
Extraits de recherches par Google qui mènent certains visiteurs ici.





Super Marché






Voici l'aboutissement des années d'errements d'une grande partie la presse française sur le net. Le Web ? Un supermarché mondial sans ligne de caisse ou le vol est permis et encouragé à tous les coins de sites, pour les images comme pour le texte. En général les 2 sont volés en même temps sur des sites en anglais (On risque moins de faire gauler et c'est plus simple de ne rien écrire non plus). Résultat: Photos ©Pinterest, ©Instagram, ©Facebook, ©TumblR, ©FlickR ou même ©Youtube. Une petite curiosité en passant, on fait figurer le © du dernier voleur considéré comme la source au bas de la photo, alors que le vrai © figure sur la photo. Ce qui est encore plus curieux, c'est que les supposés lecteurs de ces "articles" défoncent à longueur de pages Facebook des auteurs à l'orthographe approximative: "Article nul", "sujet pourri", "On s'en tape" ou " Vous vous foutez de qui ?" ... "totalement inintéressant", "je me désabonne", "Vous êtes journaliste ?, "Changez de métier ...". Mais contre vents et marées, ils continuent jusqu'à la mort à fluxer de la merde. Il faut savoir évoluer et se tourner vers le numérique qu'ils disaient. Tout cela pour en arriver là. Qu'ils crèvent !

Frozen Piglet










vendredi 24 octobre 2014

Les patrons de presse sont-ils nuls ?

Minuscule déflagration médiatique cette semaine, Le Nouvel Observateur, premier hebdo d'information en France, lance sa marque: L'Obs (*). Créer une marque (un peu comme la Vache qui Rit), c'est devenu le but ultime pour les patrons de presse d'aujourd'hui et le remède moderne au naufrage généralisé du journalisme (comme à Libération). Pourtant, ici comme ailleurs, innover c'est se contenter de faire comme les autres et surtout rien de plus. Comme toujours, là où on a l'occasion de faire preuve d'inventivité et de sortir par le haut en prenant des risques, on sort par le bas et par la canalisation des chiottes.
Grâce aux marques, la presse sera partout (bar-restaurant, plate-formes et espaces d'échanges, objets dérivés, forum de lecteurs, charcuterie, marchand de couleurs, Pôle Emploi), oui partout sauf là où on serait en droit de l'attendre, dans le journalisme argumenté et l'information documentée. Mais c'est un détail pour ces chevaliers du pragmatisme qui combattent l'immobilisme ambiant et la connerie rétrograde pour imposer la mutualisation à marche forcée et la diversification de la presse dans la restauration (ben ouais pourquoi pas ?! On pourrait vendre des frites dans des cornets en papier journal).
L'ennui, c'est que c'est justement en brandissant l'étendard du pragmatisme que l'on a détruit l'industrie en France et que l'agro-alimentaire produit de la merde à jet continu. C'est au nom de la sainte innovation qu'on s'attaque maintenant au secteur du commerce et aux services, et que la régression frappe (presque) toutes les couches sociales de la population, pendant qu'on réinstaure l'esclavage. Les pragmatiques, ce sont ceux qui accusent les supposés tenants du "c'était mieux avant" d'être des conservateurs, des corporatistes qui défendent leur petit pré carré, des vils réactionnaires. Ensuite, ils vont acheter du pain sans gluten et du lait bio pour éviter de filer des pesticides et de la dioxine à leurs gosses qui leur ressemblent. Moi c'est à leur connerie que je suis intolérant et je les emmerde. La réaction, ils l'incarnent parfaitement et la leur, elle vient du fond des âges. La photo dans tout ça ? Hein ! La quoi ??? T'inquiètes. Les photographes, les vrais, ils sont là et ils documentent cette descente aux égouts. Dans 100 ans, c'est leurs photos qu'on regardera et des autres, il ne restera rien.

Frozen Piglet

(*) Il y a probablement une armada de têtes d'oeufs payée à prix d'or qui a turbiné pour en arriver là ...

vendredi 17 octobre 2014

Cher pays de mon enfance

Quand on est un vrai professionnel de la photo comme-moi, entre deux reportages pour "VOGUE Groenland" ou le "National Geographic albanais" pour assurer la carte de presse, on est bien obligé d'enquiller le tout venant, genre l'usine de robinets à Béthune ou la fabrication des langues de chat à St-Etienne. Le truc, c'est que dés le départ pour bien t'emmerder, Le type que tu dois voir (loin, très loin de Paris) te fixe un rendez-vous entre 8h00 et 9h00 pour bien te faire chier. Résultat, t'as plus qu'à te lever à 5 du mat pour prendre un train corail avec 3 changements. Evidemment tu peux aussi partir la veille et passer la nuit dans une riante zone d'activités où se niche un motel borgne genre film d'horreur. Mais l'autre il s'en fout. Lui, il habite à 5 minutes en bagnole dans son trou pourri. Arrivé dans son bureau miteux où il t'offre même pas un café, le mec passe déjà 20 minutes à t'expliquer pourquoi t'aurais mieux fait de venir il y a 15 jours. Quand tu lui fais remarquer que c'est lui qui a fixé la date, il te regarde l'air de ne pas comprendre et il commence à dessiner un schéma sur un paper board d'un truc qu'on voit par la fenêtre et juste après, il t'indique que cela n'a aucune importance, vu que lui il a fait plein de photos déjà et qu'il peut te les donner si tu as une clé USB (Dommage j'en ai pas et pourtant j'aime bien rire moi aussi). Alors bien sûr, je garde mon calme en mesurant l'océan qui me sépare de cet individu hébété qui pense que tout est dans tout et vice et versa. Heureusement, avec mon retour sur paris, tout est déjà oublié et je commence à me concentrer sur mon prochain reportage: une usine à Pau de yaourts.

Frozen Piglet

lundi 13 octobre 2014

Besoin d'une idée dans ton cerveau ?

On le sait depuis longtemps, les sites Internet de la presse française (presque dans sa totalité) sont des menteurs et des truqueurs, des malpolis et des profiteurs. Ils n'en branlent pas une ! (Tiens ... Ça me rappelle quelque chose ... Hein ?). Oui les sites du Kazakhstan aussi, mais je les visite rarement. 
Mais dans la presse française, les pires sont les sites des magazines dits féminins. Là, absolument tout est permis pour meubler la vacuité. Nous avons ici un bel exemple avec "Les 40 plus beaux tatouages de (tenez-vous bien) Pinterest-Elle". 10 lignes d'un teasing minable et le tour est joué. Avec les réseaux sociaux, si tu ne viens pas à Largadère, qu'importe Lagardère viendra à toi ! Faut dire qu'ils ne risquent pas grand chose puisque sur Internet, le droit à l'image est assez globalement aboli (sauf pour les professionnels qui sont des délinquants multirécidivistes) et le droit d'auteur, on lui pisse à la raie. Alors dans le même genre, il y a aussi Grazia qui emprunte carrément des vidéos ©NewYorkTimes sans l'ombre d'un questionnement. C'est en anglais, mais on s'en fout, c'est pour des cagoles sans cerveau. Un capture d'écran pour illustrer le post et le tour est joué. Ben ouais ! C'est ça s'adapter. Dommage pour eux, ils se retrouvent très vite avec ça à la place et ils passent pour des pauvres cons.

Bof c'est pas très grave puisque l'important est de commettre du flux à la durée de vie limitée pour faire semblant d'exister. Ça rentre par un oeil et ça sort par une oreille  Du Buzz ils appellent ça ... et c'est même posté dans la rubrique "Culture". Je n'ai qu'un espoir. C'est qu'un jour, tous ces trucs de minables ressemblent aussi à ça: Un écran noir. Ce jour-là, on pourra d'abord boire un coup pour fêter dignement l'évènement et ensuite peut-être commencer à envisager de faire quelque chose avec toute cette technologie qui ne sert à peu près à rien, si ce n'est à promouvoir la connerie, au profit du plus grand nombre.

Frozen Piglet

vendredi 10 octobre 2014

Essai Gratuit

On le sait depuis longtemps, les photographes de profession (les Pros quoi) sont des menteurs et des truqueurs, des malpolis et des profiteurs. Ils en branlent pas une ! ( en plus ils ne se lavent pas et ils ne se rasent pas non plus. Il y en a même qui mangent leurs crottes de nez ). On ne leur connait pas de maladies professionnelles à part la tendinite de l'index et encore ...  Ce qui ne les empêche nullement de lever le coude d'ailleurs. Mais oui ! On le sait très bien qu'ils ont des recettes pour tromper les gens et bidouiller leurs photos pour avoir le WorldPress et même coucher avec plein de filles, les salauds ! Heureusement, depuis que des spécialistes de la manipulation les ont démasqués en révélant leurs turpitudes, tout le monde est au courant. Alors bien sûr, maintenant tout le monde veut faire pareil ! 
Hein ??? Bah bien sûr ! Chacun veut avoir sa part du gâteau ! Kes tu crois ?!
Alors à part les appareils numériques qui déjà permettaient de réaliser des photos parfaites sans l'ombre d'un début de connaissance sur le sujet, il existe des "logiciels magiques" beaucoup mieux que Photoshop® (Même cracké, c'est trop compliqué ... Une vraie usine à gaz), pour soigner les acnés persistantes ou les boutons sur les fesses ( Oui ! Les grosses fesses de ta copine ). Je ne citerai pas de nom pour ne pas être accusé de faire de la publicité clandestine par le CSA ... Mais tout le monde verra à quoi je fais allusion.
Bien entendu, une fois que tu disposes des mêmes trucs que les pros, tu peux à ton tour générer des revenus (du fric, plein de fric) et rendre des clients heureux pour le même prix. Cool non ? C'est d'une simplicité enfantine de gagner du pognon avec la photo. En plus, même si tu rates la photo, Eh ben tu peux la retoucher pour qu'elle soit bien quand même ... Surtout quand elle est floue et sous-ex de 8 diaphs et demi. En fait, c'est ça qui les fait chier les pros ! Que tout le monde puisse le faire, parce que c'est tellement facile et que tout le monde le fait maintenant ! Alors ? On la ramène moins là ! Ah ah !

Frozen Piglet


jeudi 9 octobre 2014

C'était bien, c'était chouette chez Lorette ...



Tiens, hier Libération.fr a publié un papier sur les 25 ans de la chute du mur de Berlin illustré par Gérard Malie, un photographe de l'AFP. Une des photos chères à Laurent Abdjian de Télérama sans doute. Enfin pas si chère puisque lui se félicite de payer aujourd'hui ce genre de photo 0,88 centimes d'euro. Des fois, je me demande si la honte est en pièce jointe du fichier photo qu'on télécharge par internet pour moins de 1 euro ?
25 ans ça passe dans un souffle. Il y'a 25 ans, les photographes vivaient de leur métier déjà plus ou moins bien. Mais ELLE, l'AFP ou le Monde ne volaient pas encore des photos sur le Web en les créditant ©Instagram ou ©Pinterest ou whatever. Evidemment puisqu'il n'y avait pas de photos du tout dans le Monde et qu'internet n'existait pas. T'es con ou quoi ? Hein ??? ... Oh putain merde ! C'était mieux avant ! Ça y est je l'ai dit ! L'éternelle controverse des "anciens" contre les "modernes", les vieux riches contre les nouveaux pauvres, les réactionnaires contre les progressistes, le pain contre les biscottes, les chômeurs contre les actifs, les freudiens contre les lacaniens, l'escalier contre les ascenseurs, le PSG contre l'OM, Canon contre Nikon, Les visionnaires contre les bas du front, Les idiots contre les imbéciles, les auteurs contre les plagiaires, les nains contre les géants, les slips contre les caleçons, Le bourgogne contre le bordeaux, L'argentique contre le numérique, l'analogique contre le digital, le franc contre l'euro, la CSG contre la RDS, le privé contre le public, le théâtre contre le cinema, le print contre le web, Télérama contre Télé7 jours, Le Nouvel Obs contre l'Express, Les cons contre le reste du monde.

Frozen Piglet












lundi 6 octobre 2014

Point mort

On le constate tous les jours, "l'innovation" et ses soeurs jumelles hydrocéphales, "la compétitivité" et "la formation" sont au coeur de tous les discours dominants des crânes d'oeuf mainstream qui se répètent en boucle dans les médias (je note que la plupart du temps, ces guignols ne parlent même pas anglais). Mais le truc, c'est que c'est bien sûr toujours les autres qui doivent innover, se former et être compétitifs. Ben ouais, sinon c'est pas drôle. Alors au passage, être compétitif, c'est être payé moins, pour un travail plus dur et plus long, en étant pas formé du tout. Et même éventuellement ne pas être payé, ça c'est encore plus le top. Pour rappel, Il y a 1,6 million de stagiaires en France et 300 000 apprentis, dont un bon nombre ne savent à peu près ni lire ni écrire. Mais cela ne semble pas poser de problème à nos têtes pensantes.
Si l'on considère un instant le journalisme et le traitement de l'information sous cet angle, on risque de chercher vainement la moindre forme de nouveau concept ces 15 dernières années, excepté l'utilisation du support numérique lui-même. On pourra toujours citer quelques exemples ici ou là pour prouver le contraire, mais manque de pot, tous les trucs qui ont un peu marché sont non reproductibles et souvent à peine rentables. C'est déjà un miracle quand ils ne perdent pas de pognon. C'est ce qui les différencie  des autres trucs qui perdent de l'argent par wagons et de ceux qui tentent de refaire la même chose et qui se plantent.
En fait, la seule vraie idée innovante des patrons de presse du vingtième siècle a été de scinder en deux les rédactions du "print" (papier) et du "web" en les séparant physiquement et en les opposant méchamment. Ce qui a eu pour effet de diviser les salaires par 2 ou 3 (au minimum) et aussi de diviser les salariés. Ceci reposant sur le 1er mythe fondateur selon lequel en aucun cas, les vieux ne pourraient s'adapter au monde moderne plein de promesses rayonnantes qui allait s'offrir à nous. L'autre étant qu'on allait produire une information de qualité gratuite grâce au numérique, en pratiquant le dumping social à l'intérieur de la presse. Ces crétins ont juste oubliés un truc, c'est qu'il fallait aussi payer leurs salaires de ministres (mais heureusement pour eux, pour cela curieusement il y a toujours du pognon).
Ce qui est important pour nous, les gens de l'image au sens large, c'est que dés le début, les responsables de ce carnage ont aussi exclu d'emblée toute utilisation d'images produites par des professionnels pour privilégier des formats de video merdiques, des diaporamas vérolés avec de la pub et des images indigentes "empruntées" ça ou là, ou même achetées 1 euro par 13 à la douzaine. Aujourd'hui alors que le haut débit est là et qu'il est facile d'avoir une image très belle à regarder (*) et donc un bien meilleur affichage, on constate que le modèle qui domine est toujours une image de merde posée dans un graphisme de merdeOn a même réussi fait croire à des tas de gens et à beaucoup de photographes qu'un nouveau genre multimédia allait s'imposer sur le web pour six mois de boulot et 200 euros tout compris. Quelle rigolade ! La pub elle même (pourtant si innovante). La pub la pauvre, n'a jamais su "s'adapter" au web et toutes ses manifestations ne sont que des repoussoirs et des incitations à zapper dans les plus brefs délais. Quand à la vente à perte des magazines papier (comme la presse féminine) et aux gratuits, ce n'est qu'un illusoire jeu de je te tiens, tu me tiens par la barbichette qui finira aux oubliettes, comme le reste. Le plus embêtant dans tout cela, c'est que le savoir ne se transmettra jamais sur ce modèle et qu'il est impossible de planifier quoi que ce soit, à part un formatage très bas niveau et un restart genre small is beautiful. Parfois je rêve que je serai là pour le voir de mes yeux la fin de ce monde minable et le début de quelque chose de vraiment nouveau.

Frozen Piglet

(*) à condition d'avoir un bel écran NEC de 27 pouces comme-moi et pas un premier prix de chez DELL comme toi pauvre con

jeudi 2 octobre 2014

Camera Obscura

hebergement d'imageContrairement à une opinion largement répandue chez les béotiens et aussi chez les singes, ce n'est pas l'appareil qui fait les photos ni même l'idiot qui appuie sur le bouton, mais bien l'individu qui maitrise la bête et qui sait s'en servir. Après, il y a les circonstances qui font que nous les professionnels, on a plein d'appareils photo et on vous emmerde tous. On a aussi des tas de zooms (qui ouvrent à 2,8) et des focales fixes hors de prix avec des ouvertures dignes de nous, genre 1.4 ou même 1.2 pour les tarés qui nous font chier avec leurs histoires de bokeh. Je parle même pas des flashs, je dois en avoir une bonne douzaine de 0 à 800 joules (0 c'est pour ceux qui marchent plus, mais je les garde en souvenir. T'es con ou quoi ?). Ouais on parle en joules (*) mon petit gars. Le nombre guide, c'est pour les amateurs. Sinon en règle générale, la lumière nous obéit un peu comme si on était  Chuck Norris.
Bien sûr tout ça ne m'empêche pas de continuer à acheter des appareils contre vents et marées et aussi contre l'avis de madame Piglet qui arrive à deviner (depuis le temps) quand je suis en période de réflexion intense sur un nouvel investissement. Rien que l'été dernier, j'en ai encore acheté 2:
Un Fujifilm X100S qui me sert de presse-papier pour l'instant, parce que je le trouve beau et que je ne comprends rien au menu et un Canon 5D MK truc avec un 85 qui déchire sa race pour les portraits (oui j'ai trahi Nikon). Je dois dire que ce petit reflex me donne bien des satisfactions et notamment celle de me faire passer pour un genre de touriste en vadrouille. Tout ça, c'est arrivé aussi parce que j'ai donné mes 2 Nikon à caler avec mes optiques chez NPS. L'ensemble était comme qui dirait dans les choux et les photos pas (plus) très nettes. J'ai décidé que je le ferai maintenant une fois par an avant la rentrée, comme presque tout le monde chez les photographes avertis qui en valent 2.

Frozen Piglet

Sinon, la rentrée justement s'annonce encore plus chiante que les années précédentes
Sur ma photo, un couple de touristes dans le parc des Tuileries tente de rentrer en contact avec les comptes Instagram et Facebook des extraterrestres pour leur chanter une chanson.

(*) et en Watts/seconde comme me le rappelle aimablement un commentaire en anglais


lundi 22 septembre 2014

Chapeau Rond

Quand j'entends les agriculteurs bretons se lamenter sur le fait que leurs artichauts sont achetés 6 centimes d'euros par la grande distribution, je m'interroge d'autant plus qu'ils sont à vendre 1€50-1€80 pièce au "Carrefour market" en face de chez moi. Les artichauts pas les agriculteurs ... les choux-fleur c'est 2€50. Je le sais ! Je fais les courses. T'es con ou quoi ? Mais alors où passe le pognon putain ? C'est quand même pas dans la poche des actionnaires qui "résident" en Suisse quand même ?
Nous les photographes, les 6 centimes d'euros la photo, on y est déjà et ça on le sait grâce à Mr Laurent Abadjian de Télérama qui est très bien payé lui. Ce gars-là doit pas aimer les artichauts et les photographes bretons non plus, mais il trouve normal d'appliquer les méthodes marketing de la grande distribution à la photographie. Celles qui ont fait leurs preuves.
À ce propos, il n'y a pas très longtemps, j'ai refusé de vendre des photos (sur une base mensuelle) au quotidien METRO et à ses 130 éditions pour 25 USD (pièce comme les artichauts), tous droits cédés pour la terre entière (on a toujours le choix de refuser). J'ai bien pensé foutre le feu aux 130 rédactions de ce journal gratuit pour rigoler un peu. Ben ouais c'est facile avec du papier journal ! Mais ça faisait beaucoup de déplacements pour pas grand chose. Ce qui est marrant, c'est que les gens qui ont initié le modèle gratuit dans la presse en bousillant tout le secteur sont les mêmes qui nous expliquent maintenant que décidément non, il faut revenir à un modèle payant, seul garant d'une "information de qualité". Mais du coup, les opérateurs de la presse payante en ont bien profité pour nous presser comme des citrons. En fait quand ils pensaient "gratuité", je crois que c'était de la gratuité du travail dont ils parlaient.
À bien y regarder, on note quand même quelques différences entre les paysans et les photographes. Si ! Nous, on utilise pas de pesticides et surtout on est pas subventionnés. Enfin la presse censée nous employer si ! Mais nous non ... En plus, il faut se rendre à l'évidence, les photos ne se mangent pas. Le vrai problème aujourd'hui est plutôt de savoir si on peut gagner sa vie pour bouffer en exerçant le travail de photographe et avec lui plein d'autres métiers. Je suis près à parier que chez les agriculteurs, Il y a des tas de gens qui pensent que c'était mieux avant (tous des péquenauds bas du front rétrogrades). Avant, quand les haricots verts en conserve 1er prix ou la purée de tomates sur ta pizza industrielle ne venaient pas de Chine populaire. Quand les champignons de Paris ne venaient pas de Pologne, les escargots de bourgogne de Turquie, les poulets du Brésil, les articles de l'AFP et Reuters. Mais si tu penses cela, c'est que tu n'as rien compris. Dans une démocratie avancée comme la notre, Il faut bien donner de la bouffe low-cost et de l'info à ingérer à tous ces pauvres. Parce que la seule chose dont on est vraiment sûr, c'est que en la matière, la croissance est bien là et c'est véritablement un marché d'avenir.

Frozen Piglet

mercredi 17 septembre 2014

Petits coeurs ou l'imagination au pouvoir

Avant les vacances, j'ai (r)ouvert un compte Instagram, après 2 ans d'abstinence (#NoFilter. Bien sûr ! T'es fou ou quoi ?!). Sans doute parce que je considère que pour un photographe, être présent sur les principaux réseaux sociaux, c'est devenu presque une obligation. Surtout quand il s'agit de vendre des photos en dehors de la France. La raison est simple. Il faut montrer ce que l'on fait partout et tout le temps et si tu ne le fais pas, les autres le feront à ta place. Mais ce n'est pas tout, il faut aussi être actif et investir du temps, sinon c'est inutile de le perdre. Bon évidemment, le problème, c'est que dés que tu mets tes photos sur Internet, tu es assuré de te les faire voler (Attention ! Ça c'est uniquement si tu es doté d'un immense talent comme-moi ...).

Alors le royaume des pseudo "images conversationnelles" (*) hyper-accentuées, hyper-saturées et hyper-contrastées (des petits coeurs, des follow pour follow et des like pour like) a bien entendu évolué et ce dans la plus mauvaise direction possible. Heureusement qu'à long terme et selon la tendance snapchat, il n'en restera rien.
1/ Masquées ou pas, les marques sont omniprésentes.
2/ Les people aussi et ils couchent avec les marques dans une méga partouze
3/ Une foultitude de gens ne font que poster des trucs dont ils ne sont en aucun cas les auteurs, dans la majorité des cas sans le précisez. Le re-cadrage carré permet d'évacuer un copyright inutile et gênant. Ils pensent probablement qu'ils deviennent l'auteur en appliquant un filtre à la con sur une photo volée. Un peu comme une fausse plaque qu'on appose sur une bagnole chouravée.
4/ Remballez votre smartphone, les photos éveillant un semblant d'intérêt et un déluge de likes infantiles sont réalisées en fait avec une appareil photo, puis importées sur Instagram et oubliées aussitôt. 
5/ Pour le reste, la majorité des comptes s'adresse principalement aux podologues, aux fabricants de frites surgelées et aux sacs à puces.

Cet été, j'ai pourtant vécu une expérience un peu particulière quand je suis tombé totalement par hasard sur une image postée (10 secondes avant) par ma jeune inconnue et immédiate voisine de transat sur son compte Instagram géolocalisé (classiquement: ses pieds, ses ongles vernis rouges, la plage et la mer). En un clin d'oeil, j'avais son pédigré avec son nom complet, son âge, son adresse, son mail et son parcours professionnel, ainsi que son poste actuel (chef de produit dans une direction marketing dans l'entreprise ... Bip ...). En moins de 10 minutes, je savais qu'elle était mariée depuis un an, avec ce type au regard de merlan frit qui la regardait langoureusement et qui travaille dans l'immobilier (pour le réseau d'agences ... Bip ...). J'avais aussi tous les noms de leurs amis et relations, ainsi que toutes les données les concernant et tous les endroits où ils s'étaient rendus récemment. Ceci incluant les hôtels, les restaurants, les bars, les boîtes, les parcs d'attractions et les activités de loisirs. Arrivé à ce stade, j'ai arrêté de les pister, pour me remettre de la crème solaire et changer de côté. Et puis je me suis endormi et j'ai pris un coup de soleil.

Frozen Piglet

* un autre cliché véhiculé partout par ce cher André Gunthert pour dynamiser son petit commerce

mercredi 10 septembre 2014

Bas Coût - Coup Bas

Moi j'aime bien Télérama, ce titre en forme de kit de prêt à penser de la bourgeoisie citadine ronflante de droite qui votait à gauche (à moins que ce soit l'inverse). Pendant longtemps, j'ai été même un abonné gratis (j'aurais pas payé pour ce canard). Ben ouais évidement puisque je travaillais pour eux. Les grilles des programmes télé, je m'en foutais pas mal ... Sauf quand un film était frappé du sceau de l'infamie Téléramesque: "à éviter". Alors là, je réservais ma soirée, vu qu'il y avait toutes les chances pour que ce soit un bon ou même un très bon film ! Contrairement aux apparences, bosser pour Télérama, ça n'a jamais été une sinécure et encore moins un long fleuve tranquille pour les gens comme-moi. Je veux dire pour le genre de photographe qui assure le tout venant et à qui on ne passe rien. Un jour, j'ai été remplacé sans un regard, comme tant d'autres avant moi et tant d'autres après sans doute.
Comme beaucoup de photographes j'imagine, j'ai lu le ... texte de Laurent Abadjian, directeur photo de Télérama: "Pourquoi le photojournalisme va mal (et quelques raisons d'espérer)". Ce truc parle aussi de pâtisserie, de forfaits de ski et de la presse qui va mal. C'est marrant parce que le photojournalisme est déjà décédé une bonne dizaine de fois dans ce magazine. Faut croire qu'on arrive a ressusciter les morts. Mais pour ce spécialiste de la spécialité, si les magazines n'ont pas honte de payer moins d'un euro (ou même rien) la photo d'archive d'un évènement planétaire réalisée par un vrai professionnel, c'est normal. C'est "le jeu des forfaits" et "des inévitables évolutions du monde". Les coupables n'existent pas et tant pis pour ceux qui n'ont rien vu venir. Ils seront tous privés de Nutella. Les canards achetés par les milliardaires et la presse la plus subventionnée d'Europe n'y sont pour rien du tout ! Non non ! Mais au fait ! Comment seront constituées les archives d'aujourd'hui et de demain et où seront-elles conservées et indexées ? Ben dans les smartphones de nos contemporains, sur Facebook et Instagram, ou peut-être bien dans leur cul ! Ben ouais bien sûr ! T'es con où quoi ?

Frozen Piglet

C'est la rentrée et je suis déjà fatigué par toutes ces conneries. J'arrête pas d'acheter des appareils photo pour entretenir l'illusion que je suis toujours photographe. Mais j'ai de plus en plus de mal à m'en persuader et je fais de moins en moins de photos. À un moment, je me suis demandé si je n'allais pas arrêter ce blog. Et puis non, finalement je vais continuer.




mardi 24 juin 2014

Sens Interdit



Internet est en train de faire perdre la boule à un nombre incalculable de gens. Mais l'affaire du Point.fr avec son hommage raté à Camille Lepage (voir ci-dessous) m'a fait réaliser brutalement que des sites d'infos allaient jusqu'à sous-traiter le tout venant de leur flux à des prestataires extérieurs pour encore faire baisser le coût de production (une production qui ne rapporte rien d'ailleurs). Alors que vaut la quête de sens face à la quête de clics ? Ne vous posez même pas la question les mecs. Nous sommes en train de nous noyer dans un océan de non-sens, de médiocrité, d'agrégats misérables. Un océan qui se peuple aussi peu à peu de robots désordonnés, qui produisent des commentaires plein de poésie et de spontanéité. Voici un exemple posté par un robot sur Kecebolaphotographie:

Vous avez une superbe journée approprié. De votre femme aérobie destinais efficacement. Je trouve que, Selfselfassurance pourrait peut améliorer le réel votre propre et en with an increment of vivant assaisonné ..."
Toute cette belle technologie pour en arriver là. C'est beau non ?

Il y a aussi des magazines chinois qui veulent abolir les échanges marchands jusque dans les pays occidentaux et me faire travailler gratuitement. Ils sont rigolos.
Bonsoir je suis Jie , je travaille pour un magazine chinois et je voulais savoir si vous étiez intérressée pour nous accorder 4 jours durant .............. pour faire des photos exclusives. Ce serait une bonne opportunité pour vous de vous faire connaitre dans un média international . Je vous propose un echange de bons procédés ... win-win 


Andy Wharol nous avait prévenu pour le 1/4 d'heure de célébrité, mais il nous avait pas dit qu'on serait pas payé pendant les 10 prochaines années ! Mais qu'importe puisqu'on a le WiFi.

Frozen Piglet


lundi 19 mai 2014

Ni Dieu, ni croquettes




L'autre jour, un jeune freluquet de 17 ans au moins est venu me voir avec un beau projet et un sourire acnéïque. Il voulait offrir à sa petite fiancée une séance de photos avec un vrai photographe professionnel (le photographe professionnel, c'était moi ... Ben ouais ... T'es con ou quoi ?). Alors que j'étais prêt à lui faire un méga prix d'ami, il a tout annulé après avoir divorcé avant que j'ai eu le temps de dire ouf et de lui fixer un rendez-vous avec sa greluche. Dingue non ? Faut s'y faire, l'amour dure 3 jours maintenant ... C'est comme-ça.


Aujourd'hui en filant à bouffer à mon chat je suis tombé sur "ça" (voir photo) et 17 ans, c'est justement l'âge de mon greffier. 17 ans à changer le plat du chat, t'imagines ?! Pendant longtemps, je l'ai photographié sous tous les angles et j'en ai jamais vendu une seule de photo. Pourtant cette petite saleté est passée un jour à la télé en prime time ! Pour revenir aux croquettes, vous avez remarqué ? C'est la séance qui est professionnelle (il parait que c'est Henri Gaud qui fait la prise de vues). Je me demande ce que ça veut dire exactement. 

Frozen Piglet

Plus je connais les hommes, plus j'aime les bêtes. 

vendredi 16 mai 2014

Hommage Low-Cost

Travailler sur l'information en produisant un contenu original semble devenu un luxe superflu pour nombre de professionnels de la presse. De ce point de vue, les sites d'informations (pure players ou pas) avancent en rangs serrés, comme l'avant-garde d'une armée de croquemorts piétinant tout sur son passage. En matière de photos et d'illustrations, tout est là à portée de la main. Il suffit de se servir, alors pourquoi se gêner ?
Un petit abonnement minimaliste à une agence filaire pour faire vaguement crédible et vive FlickR, Instagram et les captures d'écran tous azimuts réalisées par des sous-traitants. De même, pour le texte, le pompage généralisé sur le web, le plagiat et les dépêches d'agences permettent de faire semblant d'écrire, sur n'importe quel sujet, sans même se déplacer ou passer un coup de fil. Google et Wikipédia sont donc devenus les meilleurs amis des rédacteurs qui chient de l'info "low-fi" pour 1 300 euros bruts ou des stagiaires dociles payé une poignée de riz et un coup de pied dans le cul. Mais ce n'est pas suffisant, certains sites n'hésitent pas à se vautrer dans la fange comme le site "LePoint.fr" qui vient de publier un "Hommage low-cost" à Camille Lepage illustré de captures d'écran de ses photos (Soudan et Centrafrique) créditées 6Médias (ex-Sipa Press), ©Facebook et ©Instagram. Le texte non signé qui les accompagne n'est qu'une reprise de plus de tout ce qui est paru sur le sujet partout. Mais quelle honte ! Ces gens n'ont donc aucune morale pour piétiner le travail des disparus en s'affranchissant de toutes les obligations ? Les amis et collègues de Camille Lepage ont protesté auprès de la direction de la rédaction du Point, mais c'est trop tard, le mal est fait et cette attitude marquera une époque où les minables sont aux commandes (la page du Point.fr a été retirée depuis, un peu comme par un enfant qui écrase son château de sable de rage, à coups de pied).

Frozen Piglet

J'ai vu que la Fédération Internationale des Journalistes et le Syndicat National des Journalistes appellent à rendre un hommage à Camille Lepage le 19 mai à 12h00, promenade du bout du Monde à Angers (ville dont elle est originaire).
J'ai 2 observations à faire aux sujets des organisations syndicales:
1/ les photo-journalistes sont massivement absents des syndicats de journalistes. Ceci pour différentes raisons, mais la principale est qu'il suffit de se présenter à une élection dans un syndicat avec la mention "photo-journaliste" à coté de son nom, pour être battu à plate couture. Cherchez l'erreur.
2/ De façon générale, les journalistes ont une responsabilité historique dans le traitement réservé aux photo-journalistes dans les rédactions. Ce sont-eux qui ont laissé ce métier tomber dans la précarité et regardé les photographes se faire essorer sans lever le petit doigt ou en participant au massacre de façon active. Ils en crèveront ...
C'est bien d'aller aux enterrements, ça permet de rester digne et ça donne le sentiment du devoir accompli.
  

jeudi 15 mai 2014

Mourir à 26 ans

Hier, j'ai entendu la mère de Camille Lepage, la photojournaliste tuée en Centrafrique, intervenir à la radio à propos de la disparition de sa fille. Malgré sa douleur qui doit être immense, cette femme était à la fois d'une dignité incommensurable et d'une extrême lucidité qui forcent le respect. Le nom de Camille Lepage vient s'ajouter à la liste des journalistes disparus en Egypte, en Syrie, en Libye, au Mali, en Centrafrique, dans des guerres civiles politico-religieuses qui éclatent partout dans le monde, comme une malédiction. À chaque fois c'est un drame terrible pour la famille, les amis, les proches et les collègues de travail. Outre leur courage et leur intrépidité de voltigeurs, ces journalistes ont souvent un point en commun: la précarité de leur situation professionnelle qui les poussent parfois à prendre des risques démesurés. Comment expliquer qu'alors qu'ils sont publiés par des titres de presse très connus et prestigieux (on le découvre souvent après leur disparition), ils soient obligés de s'autofinancer en permanence et de partir sans garantie, ni couverture, ni protection ?
On voit ainsi de très jeunes et talentueux photographes disparaitre brutalement comme des étoiles filantes, sans que les journalistes plus expérimentés soient d'ailleurs beaucoup plus à l'abriHeureusement la presse française, parfaitement hypocrite dans son ensemble, est toujours là pour leur tresser des couronnes posthumes et dire que c'est la faute à ... "pas de chance" (un titre en particulier, je ne citerais pas de nom, tout le monde verra de qui je veux parler, va probablement publier les photos de C. Lepage rapidement). Le reste du temps, cette même presse s'interroge plutôt sur le fait de savoir comment elle peut éviter de payer les photos et de payer tout court en s'attribuant toujours le beau rôle (vous savez bien qu'il faut défendre le droit à l'information). Je vous invite à lire à ce sujet le texte instructif de Jacques-Marie Bourget publié par le site ACRIMED où il explique que pour les éditeurs de presse, un journaliste mort est un bon journaliste. 

Frozen Piglet

Voir le travail de Camille Lepage

Lire un article sur Le Progrès.fr sur les photographes de guerre qui gagnent déjà le "Smic intermédiaire" si cher à Pierre Gattaz.





Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...