vendredi 24 octobre 2014

Les patrons de presse sont-ils nuls ?

Minuscule déflagration médiatique cette semaine, Le Nouvel Observateur, premier hebdo d'information en France, lance sa marque: L'Obs (*). Créer une marque (un peu comme la Vache qui Rit), c'est devenu le but ultime pour les patrons de presse d'aujourd'hui et le remède moderne au naufrage généralisé du journalisme (comme à Libération). Pourtant, ici comme ailleurs, innover c'est se contenter de faire comme les autres et surtout rien de plus. Comme toujours, là où on a l'occasion de faire preuve d'inventivité et de sortir par le haut en prenant des risques, on sort par le bas et par la canalisation des chiottes.
Grâce aux marques, la presse sera partout (bar-restaurant, plate-formes et espaces d'échanges, objets dérivés, forum de lecteurs, charcuterie, marchand de couleurs, Pôle Emploi), oui partout sauf là où on serait en droit de l'attendre, dans le journalisme argumenté et l'information documentée. Mais c'est un détail pour ces chevaliers du pragmatisme qui combattent l'immobilisme ambiant et la connerie rétrograde pour imposer la mutualisation à marche forcée et la diversification de la presse dans la restauration (ben ouais pourquoi pas ?! On pourrait vendre des frites dans des cornets en papier journal).
L'ennui, c'est que c'est justement en brandissant l'étendard du pragmatisme que l'on a détruit l'industrie en France et que l'agro-alimentaire produit de la merde à jet continu. C'est au nom de la sainte innovation qu'on s'attaque maintenant au secteur du commerce et aux services, et que la régression frappe (presque) toutes les couches sociales de la population, pendant qu'on réinstaure l'esclavage. Les pragmatiques, ce sont ceux qui accusent les supposés tenants du "c'était mieux avant" d'être des conservateurs, des corporatistes qui défendent leur petit pré carré, des vils réactionnaires. Ensuite, ils vont acheter du pain sans gluten et du lait bio pour éviter de filer des pesticides et de la dioxine à leurs gosses qui leur ressemblent. Moi c'est à leur connerie que je suis intolérant et je les emmerde. La réaction, ils l'incarnent parfaitement et la leur, elle vient du fond des âges. La photo dans tout ça ? Hein ! La quoi ??? T'inquiètes. Les photographes, les vrais, ils sont là et ils documentent cette descente aux égouts. Dans 100 ans, c'est leurs photos qu'on regardera et des autres, il ne restera rien.

Frozen Piglet

(*) Il y a probablement une armada de têtes d'oeufs payée à prix d'or qui a turbiné pour en arriver là ...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La photographie dans les institutions de type ville :

http://joel.douillet.free.fr/reportages/index.php/oeuvre-dart-contemporain-70-000-euros-pour-quartier-de-mayenne/

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