lundi 6 novembre 2017

World War Z



La semaine dernière, j'ai appris avec regret la fermeture de PictureTank, une agence coopérative de photographes et de collectifs de photographes bien connue, fondée il y a 15 ans à une époque où les agences traditionnelles de presse et d'illustration commençaient déjà à boire la tasse. C'est un très mauvaise nouvelle à double titre. Le premier, c'est que toutes les initiatives collectives en la matière sont bonnes à soutenir et à encourager dans un métier miné par l'individualisme. Le second, c'est le constat implacable qu'une structure qui réunissait pourtant des dizaines et des dizaines de photographes et de collectifs de professionnels de l'image ne s'avère plus capable de se financer elle-même. C'est vous dire l'état dans lequel se trouve la photographie et le photo-journalisme en particulier. Les ex-membres de la coopérative vont donc repartir chacun de leur côté vers de nouvelles aventures individuelles, en laissant derrière eux leurs illusions perdues de structure collaborative.
En fait la photographie est devenue peu à peu comme un espace de terre brûlée, quadrillée par des hordes hâves (comme dans "The Walking Dead") de types pas rasés, aux compétences extrêmement limitées, mais prêts à tout pour travailler pour 100 ou 150 euros la journée tous droits cédés (au black si possible). Dit comme-cela, ça peut vous paraitre pas si mal après tout. Mais essayez donc de vivre sur ce modèle économique en payant toutes les charges, l'amortissement et le renouvellement du matériel, ainsi que tous les frais divers à long terme et on en reparle. J'en aurai rien à foutre que ces mecs existent s'ils ne foutaient pas la merde un peu partout où ils passent. Car même s'ils sont nuls à chier, c'est ces connards venus de nulle part et sans référence qui servent quelque part de repère tarifaire à des donneurs d'ordres qui sont aussi nuls qu'eux. Je n'ai pas de temps à perdre et je ne réponds jamais à ces demandes basées sur un prix forfaitaire de guignol. Mais il m'est arrivé x fois de me faire doubler par une tête de noeud qui ne comprenait rien au travail et qui proposait sans sourciller un prix 4 ou 5 fois inférieur au mien, avec un grand sourire de connard et le résultat merdique qui va avec. Il parait qu'en France, un agriculteur sur 3 gagne moins de 350 euros par mois, eh ben la photo c'est pareil. Et avec cela, les consommateurs auraient des exigences de qualité. Non mais laissez-moi rire. Après tout, ils n'auront que ce qu'ils méritent.

Frozen Piglet

Seuls les échecs sont orphelins parait-il
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